Chaque été, le Maghreb fait partie des destinations très prisées des touristes français. Mais cette année, à cause du coronavirus, il pourrait être difficile de se rendre dans cette région du monde. Illustration avec la Tunisie.
Quelles conditions d'entrée ?
Du côté tunisien, on a assoupli dernièrement les conditions d'entrée dans le pays. Depuis le 1er juin, les personnes complètement vaccinées et celles ayant été malades du Covid-19 et qui ont reçu une dose de vaccin n'ont pas besoin de présenter à l'arrivée un test PCR négatif, réalisé moins de 72h avant l'embarquement, et de s'engager sur l'honneur à respecter un isolement de sept jours.
Les autres voyageurs doivent passer par les étapes test (excepté les enfants de moins de 12 ans) et quarantaine. Une obligation s'impose à tous en revanche : remplir un document d'informations sur un site officiel tunisien et signer les deux documents générés. Les passagers des vols charters ou ceux qui ont souscrit un voyage organisé sont soumis à des mesures particulières : présentation d'un test PCR de moins de 72h et engagement à rester en groupes et à respecter strictement le protocole sanitaire tunisien.
Si Tunis accepte tous les voyageurs sur son sol, selon des modalités différentes en fonction de leur statut sanitaire, Paris n'autorise les touristes français à se rendre en Tunisie que s'ils sont vaccinés. Le pays est en effet, pour l'heure, classé «orange» par le gouvernement français, dans le cadre de sa stratégie de réouverture des frontières, qui est entrée en vigueur mercredi 9 juin. Ce qui signifie que les Français non-vaccinés souhaitant venir en Tunisie doivent justifier d'un motif impérieux, dont le tourisme ne fait pas partie. En revanche, les ressortissants français disposant également de la nationalité tunisienne sont libres de rejoindre la Tunisie.
Quelles restrictions sur place ?
Si la Tunisie a levé son confinement à la mi-mai, le pays reste sous régime de couvre-feu. En vigueur de 22h à 5h du matin sept jours sur sept, il a été prolongé jusqu'au 27 juin. C'est également le cas d'autres restrictions : limitation de la jauge dans les cafés et restaurants (30 % dans les espaces fermés et 50 % en terrasse), port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés et les transports, ou encore possibilité laissée aux autorités locales de durcir les mesures dans les régions où la situation épidémiologique est critique. Un confinement ciblé d'une semaine a ainsi été instauré le 7 juin dans le gouvernorat de Kairouan, dans le centre de la Tunisie.
Où en est la situation épidémique ?
La situation sanitaire en Tunisie est alarmante. Le pays connaît les prémices d'une quatrième vague de Covid-19, affirment les scientifiques, se basant sur les chiffres des contaminations (1.500 par jour) et des malades hospitalisés (environ 2.200 aujourd'hui). La recrudescence du virus est particulièrement brutale dans sept gouvernorats sur 24, où la flambée du virus entraîne une saturation des services hospitaliers.
Pendant ce temps, la campagne de vaccination avance à très petits pas. Selon le ministère de la Santé tunisien, seuls quelque 900.000 Tunisiens ont reçu au moins une dose de vaccin depuis le début de la campagne, lancée il y a trois mois, soit 7,5 % de la population.
Quelles obligations avant le retour en France ?
La Tunisie étant classée «orange» par la France, des obligations s'imposent aux voyageurs français de retour dans l'Hexagone après un séjour dans le pays. Pour les personnes vaccinées, elles se limitent à un test PCR à réaliser moins de 72h avant l'embarquement ou un test antigénique de moins de 48h, dont le résultat doit être négatif. A cela s'ajoute, pour les non-vaccinés, un possible test antigénique à l'arrivée en France (des passagers sont choisis aléatoirement) et un auto-isolement de sept jours.
En Tunisie, il faut compter une cinquantaine d'euros pour un test PCR, montant qui ne peut être remboursé par l'Assurance maladie française qu'à hauteur de 27 % (dans la limite de 35 euros) que s'il a un «caractère médical, urgent et inopiné».