Les chefs d’états n’ont pas caché leur enthousiasme lors de leurs retrouvailles pour ce premier sommet du G7, mais cela ne les a pas empêché d’aborder les sujets plus épineux. Si la reprise post-pandémie, l’urgence climatique ainsi que les défis posés par la Russie et la Chine sont les sujets à l’ordre du jour, le Brexit est également au centre de l’attention.
En effet, ce samedi 12 juin, lors d’une rencontre avec le Premier ministre du Royaume-Uni Boris Johnson, les dirigeants européens Ursula von der Leyen et Charles Michel n’ont pas manqué d’avertir que «les deux côtés» devaient appliquer l’accord de Brexit, en référence aux tensions avec l’Irlande du Nord.
Il faut dire que depuis que le Brexit a instauré un contrôle des marchandises circulant entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne avec des dispositions commerciales spécifiques, les relations n’avaient jamais été aussi mauvaises que depuis la signature de l’accord de paix de 1998.
Ces derniers jours, la presse britannique avait même qualifié de «guerre de la saucisse» les contrôles sur les importations de viande réfrigérée. Les approvisionnements sont perturbés à cause des nouvelles réglementations commerciales négociées avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Et la province britannique est également touchée par les normes du Brexit.
Ainsi les représentants de la Commission et du Conseil européen estiment que les mesures adoptées pour l’Irlande du Nord permettaient de «préserver» la paix dans la province, comme l’a rapporté l’AFP. Ils se sont tous les deux accordés sur Twitter pour dire que les deux pays «doivent appliquer ce sur quoi ils se sont mis d’accord. L’unité de l’UE à ce sujet est totale» rappellent-ils.
The Good Friday Agreement & peace on the island of Ireland are paramount.
We negotiated a Protocol that preserves this, signed & ratified by
We want the best possible relations with the UK.
Both sides must implement what we agreed on.
There is complete EU unity on this. pic.twitter.com/SjMVsEaWYA— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) June 12, 2021
Les chefs d’état solidaires à l’Irlande du Nord
Lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et son homologue britannique, ce premier lui a demandé de «respecter la parole donnée aux Européens». Toutefois l’Elysée a fait savoir que le président français s’est également dit «prêt» à une relance des relations franco-britanniques. Mais cela toujours sous réserve de conditions puisque «ce réengagement imposait que les Britanniques respectent la parole donnée aux Européens et le cadre défini par les accords Brexit».
Si dans un premier temps le Premier ministre anglais a appelé les Européens à faire preuve «de pragmatisme et de compromis» face au protocole qui englobe l’Irlande du Nord, Angela Merkel lui a retourné la même requête. En effet, la chancelière allemande a rappelé à Boris Johnson que la prospérité est commune entre l’Europe et la Grande-Bretagne.
Elle explique : «l’UE a besoin d’un contrôle de marché et que le fait de ne pas introduire de contrôles frontaliers entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande n’y change rien. Mais lorsqu’il s’agit de questions de mise en oeuvre pratique, nous devrions examiner où nous pouvons faire mieux au profit des citoyens d’Irlande du Nord».
Joe Biden s’est lui aussi prononcé. Fier de ses origines irlandaises, le président américain a fait savoir qu’il pense que la paix peut être maintenue grâce à un respect du protocole, auquel il a réaffirmé son attachement.