L'ultime étape d'un processus démarré il y a près de cinq ans. Le Parlement européen doit voter ce mardi sur l'accord de Brexit négocié l'an dernier, qui fixe le cadre de la future relation entre l'Union européenne et le Royaume-Uni. S'il était déjà appliqué provisoirement depuis le 1er janvier, cette étape est symbolique : elle scelle définitivement le divorce entre Londres et Bruxelles.
Il aura donc fallu 1.769 jours aux deux parties pour négocier leur divorce. Quatre ans et dix mois après le référendum sur le retrait du Royaume-Uni du club européen, et après des dizaines de rounds de discussions, afin de conclure un accord de sortie puis un autre sur leur relation commerciale post-Brexit, les eurodéputés se prononceront ce mardi sur le second texte, long de 1.250 pages, à l'occasion d'un vote en séance plénière à Bruxelles. Le résultat sera annoncé demain à 9h.
Il fait peu de doutes que les élus européens devraient largement approuver l'accord. En effet, en cas de rejet et de non-prolongation de son application provisoire - qui court jusqu'au 30 avril -, la menace du «no deal», qui plane sur les négociations depuis leur lancement, deviendrait réalité. Droits de douane et quotas seraient alors de retour dans les échanges entre l'UE et le Royaume-Uni.
Mais si les eurodéputés ne veulent pas de ce scénario catastrophe, ils ne comptent pas exprimer un «oui» sans réserves. Leur vote sera accompagné d'une résolution, dont le projet prévoit de condamner «les récentes actions unilatérales du Royaume-Uni qui violent l’accord de retrait» et dans lequel les parlementaires «demandent que les termes de l’accord soient pleinement mis en œuvre» et «soulignent le rôle du Parlement pour contrôler l’application pratique des accords», indique l'hémicycle européen dans un communiqué.
Tensions sur l'Irlande du Nord
Les députés européens font référence à la décision controversée de Londres en mars de reporter de six mois l'instauration de certains contrôles douaniers en Irlande du Nord, pourtant prévue dans l'accord de divorce signé fin 2019. Elle a poussé la Commission européenne à enclencher deux procédures contre le Royaume-Uni, dont une pouvant se terminer devant la Cour de justice de l'UE.
Si le vote du Parlement européen sur l'accord commercial post-Brexit a tant traîné, c'est aussi en raison de cette querelle. Les eurodéputés souhaitaient mettre la pression sur le gouvernement britannique pour qu'il revienne sur sa décision concernant le protocole nord-irlandais. Des dispositions qui, rappelons-le, ont provoqué récemment un accès de violence dans la province britannique, les unionistes critiquant l'établissement d'une sorte de frontière entre l'Irlande du Nord et la Grande-Bretagne. Même si le divorce devrait être entériné ce mardi, le Brexit n'a donc pas fini de faire parler de lui.