Un sommet européen se tient depuis ce mercredi 16 octobre jusqu'à vendredi à Bruxelles, en Belgique. L'occasion pour les Vingt-Sept de débattre des derniers sujets préoccupants de l'UE, tels que l'Ukraine et le Proche-Orient.
Paix, urgence et sécurité seront les maîtres mots de ces prochains jours. A l’occasion du sommet européen, les chefs d’État des 27 pays qui le composent doivent se réunir à Bruxelles en Belgique. L’occasion notamment de revenir sur la nécessité d'un cessez-le-feu à la fois en Ukraine, mais aussi au Proche-Orient.
Une initiative de paix pour l’Ukraine
Dans une lettre adressée aux membres du Conseil européen, Charles Michel, président de l’institution, a martelé que l’Ukraine resterait au cœur des discussions. Au programme : la présentation devant les chefs d’États du «plan de victoire» du président ukrainien Volodymyr Zelensky, à l’occasion d’un discours particulièrement attendu.
Après des mois de préparation en secret et une tournée européenne expresse, Volodymyr Zelensky a présenté la veille son plan au Parlement, censé aboutir à une «fin juste et rapide» de la guerre courant 2025, rejetant l'idée de céder des territoires à Moscou en échange de la paix, malgré un manque critique d'hommes et de ressources.
Kiev et ses alliés doivent «forcer la Russie à participer à un sommet de la paix», a-t-il insisté, en référence à une conférence qu'il aimerait organiser en novembre, mais dont la tenue reste incertaine. Outre ce «plan» l’accent sera aussi mis sur l’engagement financier de l’Union européenne à l’égard de l’Ukraine.
«J'attends de nous que nous respections l'engagement que nous avons pris en juin, avec les partenaires du G7, de fournir environ 45 milliards d'euros (50 milliards de dollars) d'ici à la fin de l'année pour soutenir les besoins militaires, budgétaires et de reconstruction de l'Ukraine», a affirmé Charles Michel.
«Malgré ces progrès importants, nous devons également évaluer le soutien fourni jusqu'à présent et intensifier nos efforts à l'approche de l'hiver. Avec plus de la moitié des infrastructures énergétiques de l'Ukraine détruites, les efforts de préparation à l'hiver nécessitent une attention urgente», a-t-il poursuivi.
«Un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages»
Autre dossier sensible sur la table, la situation au Proche-Orient. Un peu plus d’un an après l’attaque meurtrière du Hamas en Israël, les tensions se sont sensiblement exacerbées ces derniers mois. Dans l’optique d’éviter un «embrasement général», plusieurs dirigeants des Etats du Golfe seront présents, dont le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Ce sommet avec les leaders des pays de l'UE et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) - regroupant l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar - est une première dans la capitale européenne. Outre les conflits en cours, la réunion doit aussi aborder les thèmes du commerce, de l'énergie et du changement climatique.
Mais les opérations militaires d'Israël à Gaza et au Liban, ainsi que le risque d'une guerre régionale plus large, seront «le sujet principal», selon des diplomates. «Un réengagement saoudien sur le Liban est absolument nécessaire au règlement de cette question», a fait valoir une source européenne, alors qu'Israël intensifie depuis un mois ses frappes sur les bastions dans ce pays du mouvement islamiste libanais pro-iranien Hezbollah.
Outre les chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Sept, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, participeront également à la réunion animée conjointement par le président du Conseil européen, Charles Michel, et l'Émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, président en exercice du CCG.
«Un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages restent des priorités absolues. Le Conseil européen doit fermement promouvoir la désescalade et insister sur le respect du droit international et humanitaire. Les récentes attaques contre les Casques bleus de l'ONU dans le sud du Liban sont irresponsables et inacceptables», a précisé Charles Michel.
l'expulsion de MIGRANTS illégaux
Dernier sujet sulfureux, une nouvelle loi européenne pour faciliter l’expulsion de migrants en situation irrégulière. Initialement proposée lundi dernier par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, plusieurs États membres comme la France et l’Allemagne se sont portées en faveur de cette mesure. En effet, la Commission veut «rationaliser efficacement le processus de retour». Actuellement, moins de 20% des décisions d'expulsion de migrants en situation irrégulière sont suivies d'effet dans l'UE.
«Il incombe au Conseil européen, inscrit dans les traités, de définir les orientations politiques générales et les priorités de l'Union et de façonner notre position collective sur les relations internationales. Je suis convaincu que nous défendrons nos valeurs communes et l'ordre international fondé sur des règles, renforçant ainsi l'influence de l'Union européenne sur la scène mondiale», a stipulé Charles Michel dans sa lettre.
Une réunion informelle, à l'initiative de l'Italie, aura lieu à Bruxelles en marge du sommet des 17 et 18 octobre avec les pays les plus intéressés par la question migratoire, a annoncé la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni mardi dernier, se félicitant de l’accord «courageux» et controversé avec l’Albanie permettant d'envoyer des migrants dans ce pays, une première européenne que d'autres pays de l'UE observent avec intérêt.
Cet accord d'une durée de cinq ans, dont le coût pour l'Italie est estimé à 160 millions d'euros par an, concerne les hommes adultes interceptés par la marine ou les garde-côtes italiens dans leur zone de recherche et de sauvetage dans les eaux internationales.
Du côté de la France, selon une source élyséenne à CNEWS, «nous souhaitons rester dans notre cadre constitutionnel qui est celui de l'accès dans les voies normales prévues pour nous à l'asile, et de rester d'une manière générale dans le cadre du droit international et de notre et de notre propre droit en la matière».
Néanmoins, la France est «sur le principe favorable» à une accélération de la mise en œuvre du pacte asile et immigration. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le Premier ministre Michel Barnier doivent rencontrer deux ministres italiens pour en discuter.