Avoir une femme à la tête du pays depuis 2005 n'a pas éradiqué le sexisme en Allemagne. Annalena Baerbock, candidate écologiste pour devenir la prochaine chancelière, en a pris un peu plus conscience ces dernières semaines après une série d'attaques contre sa personne.
Comme l'explique le Deutsche Welle, celle qui a été investie par son parti en avril dernier, et qui domine les sondages depuis, est la cible de harcèlement sur les réseaux sociaux. Michael Kellner, directeur de campagne pour le mouvement, a expliqué que la haine concernant celle-ci avait pris une «toute nouvelle dimension».
L'apparence de la candidate a régulièrement été au centre des attaques, comme lorsqu'une prétendue photo nue d'elle a circulé sur internet, alors qu'il s'agissait d'une actrice pornographique russe. Interrogé par le média allemand, le conseiller en communication Johannes Hillje a expliqué que «ce que l'on voit en ce moment n'est malheureusement pas surprenant. Outre les théories du complot, l'islamophobie et l'anti-immigration, la misogynie est un thème clé de l'idéologie des groupes qui partagent ce genre de contenu».
Deux groupes comme suspects principaux ?
Car c'est avant tout la quantité des attaques qui a surpris les militants écologistes. En effet, les attaques sexistes sont monnaie courante dans la politique allemande. Dans une étude publiée par Der Spiegel en février dernier, 69% des femmes parlementaires ont indiqué avoir expérimenté de la «haine misogyne» en tant qu'élues.
À l'heure actuelle, les personnes à l'origine de la campagne de désinformation et de harcèlement n'ont pas encore été démasquées précisément, mais deux groupes semblent avoir pris la politicienne en grippe. Johannes Hillje explique qu'un groupe d'extrême droite et un autre pro-Russie pourraient être derrière le tout. Annalena Baerbock s'est en effet souvent montrée critique envers la politique de Vladimir Poutine. Difficile pour autant de mesurer l'impact de ces attaques sur les élections prévues pour septembre prochain.