Une chancelière écolo à la tête de l'Allemagne à l'automne devient une hypothèse de plus en plus crédible. Les Verts caracolent désormais en première position de plusieurs sondages pour les élections législatives du 26 septembre prochain, devant les conservateurs actuellement au pouvoir.
Sur la dernière semaine, pas moins de trois études différentes ont placé en tête le parti écologiste, mené par sa candidate à la chancellerie Annalena Baerbock, devant les chrétiens-démocrates de la CDU (centre droit) d'Armin Laschet, successeur d'Angela Merkel.
Mardi dernier, il est apparu pour la première fois en première place, dans un sondage de l'institut Forsa pour le compte des chaînes de télévision RTL et NTV, avec 28 % des intentions de vote. Soit sept points de plus que les conservateurs (21 %) de la CDU, alliée à son parti-frère bavarois, la CSU. Dimanche, il a été crédité du même score dans une étude d'opinion réalisée par l'institut Kantar pour l'édition dominicale du quotidien Bild. Mais avec un écart moindre, situé dans la marge d'erreur, par rapport à l'alliance CDU/CSU (27 %).
Un nouveau sondage, cette fois-ci de l'institut Civey et publié ce lundi par le magazine Der Spiegel, positionne les Verts encore plus haut, à 29 % des intentions de vote. Les conservateurs sont eux à 24 %. Un véritable croisement des courbes semble s'opérer : début mars, la CDU recueillait encore environ 33 % des intentions de vote, les Verts autour de 20 %. A noter que, dans chacune de ces trois études, les sociaux-démocrates du SPD (centre gauche), conduits par Olaf Scholz, arrivent plus loin, en troisième position, avec entre 13 et 15 %.
Troisième sondage, en une semaine, qui donne les Verts en tête des intentions de vote aux élections législatives allemandes (scrutin le 26 septembre). pic.twitter.com/1PB0PMtFDe
— Thomas Wieder (@ThomasWieder) April 26, 2021
La CDU encore devant selon d'autres sondages
Si ces projections peuvent donner de l'espoir aux Verts, qui n'ont jamais accédé à la chancellerie de leur histoire, ils ne doivent pas être pris pour argent comptant. Deux autres instituts de sondage placent en effet toujours les conservateurs d'Angela Merkel, qui prendra sa retraite en septembre après 16 ans aux manettes, en première position. Dans sa dernière étude mercredi dernier, l'institut Allensbach les a crédités de 28 % des intentions de vote, contre 23 % pour les Verts. Vendredi, ils étaient à 24 % pour l'INSA, un point devant les écologistes (23 %).
En outre, les équilibres politiques ont le temps de changer d'ici aux élections fédérales, prévues dans cinq mois jour pour jour. A la même époque de l'année en 2017, année du dernier scrutin législatif en Allemagne, la CDU était encore au coude-à-coude avec le SPD dans les sondages, avant que la formation de centre gauche ne s'écroule et termine finalement à plus de dix points des conservateurs (20,5 % contre 32,9 % des voix).
Si les sondages plaçant les Verts en tête se confirment, il faut tout de même noter qu'ils ne pourront probablement pas gouverner seuls. Ils devront former une coalition majoritaire avec d'autres partis. Plusieurs options pourraient s'offrir à eux : s'allier avec les conservateurs, comme ils le font déjà dans plusieurs Länder, ou mettre un coup de barre à gauche en s'unissant avec le SPD et les libéraux du FDP, voire avec la formation d'extrême gauche Die Linke.