Causé par l'altération du nerf olfactif, l'anosmie, ou la perte d'odorat, est un symptôme très fréquent du Covid-19. Et certains patients récupèrent ce sens beaucoup moins vite que d’autres. Pour accélérer le processus de guérison, des chercheurs britanniques recommandent de suivre un entraînement olfactif.
Celui-ci consiste à sentir deux fois par jour au moins 4 odeurs différentes, particulièrement prononcées et familières, comme par exemple l’eucalyptus, les oranges, la menthe, l'ail, le café, ou encore le citron, expliquent les scientifiques de l’université d’East Anglia, qui ont publié leurs travaux dans la revue médicale Forum of Allergy & Rhinology.
Pour lutter contre ce symptôme handicapant au quotidien, qui altère également le goût des aliments, 90% de ce que nous mangeons étant lié à l'odorat, cet entraînement olfactif doit être réalisé sur une période assez longue, pendant quatre à six mois, est-il précisé dans l'étude, relayée par le Guardian.
«un traitement simple et sans effets secondaires»
L'objectif de cette technique de réapprentissage des odeurs est de «favoriser la guérison en s'appuyant sur la neuroplasticité, c'est-à-dire la capacité du cerveau à se réorganiser pour compenser un changement ou une blessure».
D'après les auteurs, il s'agit d'«un traitement bon marché, simple et sans effets secondaires», contrairement aux corticoïdes, des anti-inflammatoires stéroïdiens généralement prescrits par les médecins pour traiter l'asthme et l'anosmie.
«Cette famille de médicaments peut provoquer des effets indésirables comme la rétention d'eau, l'hypertension artérielle et des problèmes d'humeur et de comportement», a expliqué Carl Philpott, spécialiste de la perte d'odorat à la faculté de médecine de Norwich.
C’est pourquoi «nous conseillons de ne pas les prescrire comme traitement en cas d'anosmie post-infection», a-t-il ajouté, soulignant toutefois que la plupart des gens privés d'odorat par le coronavirus «retrouvent leur sens spontanément». «Près de 90% des personnes le récupère complètement après six mois», a affirmé le professeur.