Une inquiétude qui se traduira bientôt par une baisse de la natalité ? Une étude menée par l'université d'Arizona explique que les parents hésiteraient plus que par le passé à avoir des enfants en raison du réchauffement climatique.
«Si vous êtes inquiets de l'état du futur à cause de la planète, il est évident que cela va influencer cette décision très importante», explique sur le site de l'université Sabrina Helm, qui a dirigé l'enquête sur le sujet. Les résultats, publiés en mars dernier dans la revue Population et Environnement, mettent en avant trois facteurs principaux d'inquiétude liés au réchauffement climatique : la surconsommation, la surpopulation et l'incertitude liée au futur.
Les personnes interrogées pendant l'étude n'étaient pas totalement fatalistes pour autant d'après Sabrina Helm. Celle-ci explique qu'il y a «beaucoup d'espoirs autours du fait que les générations futures réussiront à améliorer les choses. Mais cela met une forte pression sur les petits enfants».
Selon la chercheuse, les doutes sont également liés à un état mental plus fragile chez la jeune génération. Ces derniers mois, les difficultés émotionnelles chez les moins de 35 ans ont largement été évaluées comme des conséquences de la pandémie, mais l'inquiétude quant au réchauffement climatique jouerait également un rôle. «Vous ajoutez cela à la décision d'avoir des enfants, que très peu prennent à la légère, et vous avez un véritable problème de santé publique», déclare Sabrina Helm.
L'étude fait d'ailleurs écho à une autre enquête publiée dans la revue Climatic Change en novembre 2020. Celle-ci concluait que 96% des parents étaient «très ou extrêmement» inquiets quant à l'avenir de leurs enfants dans un monde en pleine crise climatique. Reste à savoir si ces inquiétudes affecteront les naissances dans les années à venir.