Vingt ans de guerre qui vont prendre fin. Ce 15 avril, Joe Biden va confirmer que la quasi-totalité des troupes américaines présentes en Afghanistan quitteront le pays le 11 septembre 2021 au plus tard. Un départ qui laisse cependant le pays face à de nouveaux défis.
Cette décision de quitter l'Afghanistan a été prise par le prédécesseur du démocrate, Donald Trump. Le républicain avait en effet promis pendant sa campagne de 2016 de retirer les Etats-Unis des «guerres sans fin». Malgré le désaccord d'une partie des hauts gradés américain, le milliardaire avait fixé à mai le départ des troupes. Joe Biden n'a donc repoussé l'échéance que de quelques mois.
Ces dernières semaines, ce sont environ 3.000 soldats qui étaient toujours présents sur ce théâtre d'opération. Si tout se passe comme prévu, après la date symbolique du 11 septembre, seuls ceux chargés de garantir la sécurité de l'ambassade des Etats-Unis resteront.
Des négociations à venir ?
Cette nouvelle devrait être accueillie favorablement par les foyers américains. En effet, plusieurs sondages menés ces douze derniers mois et publiés par différents médias montrent que les citoyens du pays étaient plutôt favorables à la fin de l'intervention en Afghanistan. En tout, selon le département de la Défense, 2.218 militaires sont morts depuis le début de la guerre en 2001 dans le pays, ainsi que 4 civils appartenant à l'administration américaine.
Pour autant, certains craignent que l'Afghanistan sombre dans le chaos après le départ des Etats-Unis. La faute notamment à un accord entre le gouvernement local et les talibans qui n'a jamais vu le jour. Des négociations ont eu lieu et continuent de se poursuivre entre les deux camps, dont une récente à Moscou, mais le calme n'est jamais véritablement revenu.
Du côté de l'Etat major américain, l'inquiétude demeure. Le général Kenneth McKenzie Jr., chef du commandement central de l'armée, déclarait aux médias en mars dernier que «si nous nous retirons sans accord avec les talibans, je pense que le gouvernement afghan devra faire face à un combat difficile pour garder le contrôle» de certaines villes. Tout l'enjeu des prochains mois sera donc de continuer à négocier pour éviter que des régions de l'Afghanistan ne tombent entre les mains du groupe armé, jusqu'à devenir une terre d'accueil pour le terrorisme international, comme le craignent certains élus.