Il y a bel et bien un «lien» entre le vaccin AstraZeneca et les thromboses, a confirmé un expert de l'Agence européenne des médicaments (EMA).
Dans un interview au quotidien italien Il Messaggero, Marco Cavaleri a cependant indiqué que l'EMA n'en savait pas plus pour l'instant. «Nous cherchons à obtenir un tableau précis de ce qui se passe, à définir de manière précise ce syndrome dû au vaccin», a déclaré ce responsable de la stratégie sur les vaccins à l'EMA.
Après ces déclarations, l'EMA a d'ailleurs réaffirmé que son comité de sécurité «n'a pas encore abouti à une conclusion et l'examen est actuellement en cours». Un groupe d'experts est mis en place dès aujourd'hui pour travailler sur le sujet. Ils devraient rendre leurs conclusions sur AstraZeneca dès le 9 avril.
Des cas rares mais graves
Cet avis est très attendu par les dirigeants du monde entier. Depuis quelques semaines, le sérum AstraZeneca, destiné à vacciner contre le Covid-19, est au centre de la polémique. Il est soupçonné de causer des cas de thromboses chez certains patients.
Un effet secondaire rare, mais qui peut être fatal. La thrombose se caractérise par la formation d'un caillot sanguin dans une veine, ce qui bloque partiellement ou totalement la circulation du sang. En France, sur 1,9 million de doses d'AstraZeneca administrées, douze personnes ont développé des thromboses atypiques, rapporte l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Quatre en sont morts.
Au Royaume-Uni, où la campagne de vaccination est plus avancée, le pays recensait le 24 mars trente cas de thromboses sur 18,1 millions de doses administrées. Sept personnes sont décédées.
Des cas plus fréquents chez les jeunes
Par précaution, la Norvège et le Danemark ont suspendu leurs injections d'AstraZeneca. En France, le produit est désormais réservé aux plus de 55 ans, car ces thromboses atypiques se développent surtout chez de jeunes patients. L'Allemagne et le Canada ont opté pour la même solution.
Ce 5 avril, le ministre de la Santé Olivier Véran continuait d'accorder sa confiance à AstraZeneca. Il s'agit d'un «vaccin que l'on sait très efficace et dont les autorités scientifiques nous disent qu'il est sûr, notamment pour les personnes âgées de 55 ans et plus.» Il a également ajouté qu'en l'absence de vaccin, «le risque de faire une forme grave du Covid quand on a 55 ans est nettement supérieur, de manière écrasante, à celui de manifester des effets indésirables.»
Pour l'instant, 9,2 millions de Français ont reçu au moins une dose de vaccin, dont 2 millions d'AstraZeneca.