Son visage tuméfié et ensanglanté a fait le tour du monde. Devenue le symbole de la lutte contre le racisme anti-asiatique pour avoir riposté face à un homme blanc qui l'avait agressée dans les rues de San Francisco, aux Etats-Unis, Xiao Zhen Xie, a décidé d'attribuer tous les dons qu'elle a reçu à la lutte contre le racisme.
Au total, la somme se monte à près d'un million de dollars, soit environ 850.000 euros.
Cette masse d'argent avait été rendue possible après que l'histoire Xiao Zhen Xie, 76 ans, a ému des milliers d'anonymes qui s'étaient mobilisés, via les réseaux sociaux, autour d'une cagnotte.
Une caisse virtuelle, intitulée «Aidez ma grand-mère à se remettre de ce traumatisme», avait en effet été créée sur le site GoFundme par son petit-fils, John Chen, et avait vu des aumônes affluer du monde entier.
Vulnerable old Asian lady minding her own business, yet attacked.
She repeated "He bullied me, he bullied me". Imagined my own grandma in her shoes, and it broke my heart. https://t.co/7ayhc27Jf0— Joanne Tee (@ennaojt) March 18, 2021
«Notre famille prévoit de faire don de tous les fonds générés sur ce compte pour aider la communauté asiatique à se rétablir et à lutter contre le racisme», a fait savoir John Chen sur la plate-forme.
Tout de suite après l'agression, perpétrée le 17 mars dernier, la police avait pu arrêter un suspect, un homme blanc dénommé Steven Jenkins, 39 ans.
Avant de s'attaquer à la vieille femme, il s'en était pris un peu plus tôt à une autre victime, un homme, d'origine asiatique lui aussi, âgé de 83 ans.
Aujourd'hui, Steven Jenkins doit répondre des accusations d'agression et de maltraitance envers des personnes âgées. Les autorités sont encore en train d'enquêter pour savoir si l'agression était bien motivée par le racisme, ce qui serait un motif aggravant.
Une explosion des actes anti-asiatiques
L'attaque contre Xiao Zhen Xie intervient quoi qu'il en soit en pleine explosion des incidents racistes contre la communauté asiatique dans le contexte de la pandémie de Covid-19.
Aux Etats-Unis, la maladie a toujours été qualifiée par Donald Trump, l'ancien président du pays, comme «le virus chinois».
Selon plusieurs observateurs, cela aurait pu motiver certaines personnes à s'en prendre à des Asiatiques, croyant agir en toute impunité.
Par ailleurs, la veille de l'agression de Xiao Zhen Xie, le 16 mars dernier, huit personnes, dont la majorité était d'origine asiatique, étaient mortes suite à une fusillade survenue à Atlanta (Georgie).
Ce faisant, célébrités et anonymes avaient été nombreux à manifester et à s'indigner sur les réseaux sociaux via le hashtag #StopAsianHate (Arrêtons la haine anti-asiatique, NDLR).
La colère avait été d'autant plus grande que le tireur avait affirmé «ne pas avoir de mobile raciste».