Chinois, Vietnamiens, Cambodgiens et autres Laotiens subissent injures et quolibets depuis le début de la pandémie de Coronavirus. Certains ressortissants ont même décidé de quitter la Côte d’azur par peur des représailles.
C’est un phénomène qui s’observe partout dans le monde et qui s’amplifie dans les Alpes-Maritimes. En cause, l’épidémie de Coronavirus, partie de Chine à la fin de l’année 2019. Pour beaucoup, les ressortissants de l’Empire du Milieu sont devenus des boucs émissaires ainsi que toute personne au physique asiatique, quel que soit le pays d’origine. « Lorsque j’attends mon tour à la caisse des supermarchés, j’entends des remarques désobligeantes et blessantes, explique Manqi Yu, le président de l’association de la communauté chinoise de la Côte d’Azur. Un client a même dit que les Chinois ne devraient plus être autorisés à entrer en France. Ça fait mal, car c’est très injuste. Avant la crise sanitaire, nous n’entendions jamais des mots aussi durs à notre encontre ».
« Les gens font des amalgames »
Huy, une restauratrice niçoise d’origine vietnamienne témoigne d’injures similaires, dans les transports publics. « J’ai remarqué que ce sont surtout des jeunes et les adolescents qui tiennent ce genre de propos, confie-t-elle. Les gens font des amalgames. Pour eux, toute personne asiatique est forcément chinoise ».
Si cette commerçante souligne que le racisme anti-Asiatiques est cependant moins présent à Nice qu’en région parisienne, où des agressions physiques et des vols avec violence sont fréquemment commis, Manqi Yu, le président de l’association de la communauté chinoise de la Côte d’Azur observe néanmoins une recrudescence des insultes sur la toile. « Nous sommes régulièrement victimes d’intimidations sur les réseaux sociaux, précise-t-il. Des compatriotes ont même reçu des menaces d’agressions physiques. Certains d’entre eux ont décidé de quitter la Côte d’Azur par peur de représailles ».
Environ 4500 ressortissants chinois résident dans les Alpes-Maritimes.