Une découverte aussi surprenante que lumineuse. Selon une équipe de chercheurs israéliens, les pieuvres sont capables de détecter la lumière à l’aide de leurs huit bras.
Alors que les scientifiques essayaient de déterminer de quelle manière la lumière pouvait modifier la couleur de la peau de ces mollusques, dotés de trois cœurs et de neuf cerveaux, ils ont remarqué qu’ils rétractaient presque systématiquement leurs membres sous l’effet d’une source lumineuse.
Ce réflexe, dit «phototactique», permettrait aux pieuvres de protéger leurs bras des autres animaux aquatiques, susceptibles de les confondre avec de la nourriture, ont souligné les auteurs de l’étude, publiée dans le Journal of Experimental Biology.
«Nous supposons que ce réflexe servirait à protéger les bras et à les maintenir pliés afin qu'aucun crabe ou poisson, pensant qu’il s’agit d’une sorte de ver, ne les mordent», a expliqué auprès du New York Times le docteur Tal Shomrat, co-auteur de l’étude.
Pour mieux comprendre ce phénomène, ils ont alors mené plusieurs expériences. Après avoir placé des pieuvres dans des aquariums opaques, ils ont notamment braqué une lumière sur elles.
un comportement dépendant du cerveau
Résultat, les animaux invertébrés ont éloigné leurs bras de la lumière dans 84 % des cas, comme si ils pouvaient «voir ou sentir la lumière à travers leurs bras. Apparemment, ces créatures n’ont pas besoin d’œil pour cela», a déclaré le docteur Nir Nesher, qui a également participé aux recherches.
En éclairant différentes parties du bras de la pieuvre, ils ont d’autre part constaté que la zone la plus sensible à la lumière est la pointe et que la température n’a pas influencé cette réaction.
«Nous ressentons souvent la chaleur d'une lumière intense, mais pour la pieuvre, ce n'est pas le cas», a souligné l’un des chercheurs à Live Science. «Au fil de nos expériences, nous avons vérifié les changements de température et il n'y en a pas eu. L'effet provient uniquement de la lumière.»
Par la suite, les scientifiques ont mené une expérience chirurgicale sur les céphalopodes, qui étaient sous anesthésie, ont-ils précisé.
A l’issue des diverses opérations, ils ont conclu que ce comportement est dépendant du cerveau. Le processus est le suivant : le bras détecte la lumière, envoie un message au cerveau via les nerfs du muscle, puis le cerveau dit à la pieuvre de bouger ses bras.