La dame de Rangoun face à la justice de la junte militaire. Aung San Suu Kyi doit affronter sa deuxième audience dans le cadre de son procès ce 1er mars, un mois après son arrestation dans le cadre du coup d'Etat en Birmanie.
L'ancienne dirigeante birmane fait face à plusieurs accusations. La première concerne une violation de loi commerciale. La junte militaire lui reproche d'avoir importé illégalement de l'équipement depuis l'étranger, et notamment une poignée de talkies-walkies retrouvés à son domicile. L'avocat d'Aung San Suu Kyi dénonce une accusation absurde, puisque ces équipements étaient utilisés par la sécurité de la politicienne, dirigée par le ministère de l'Intérieur, lui-même contrôlé par l'armée.
Le deuxième reproche de la junte provient d'une loi sur la gestion des catastrophes naturelles. L'ancien symbole de la lutte contre la tyrannie est accusé d'avoir approché des foules pendant la pandémie de coronavirus. Le président Win Miont doit également faire face à la justice pour ce même motif.
Une répression violente
La junte militaire a été largement critiquée après la première audience d'Aung San Suu Kyi, puisqu'elle y a assisté par visioconférence, et son avocat n'avait pas été prévenu en amont. Lorsqu'il s'est rendu en vitesse sur les lieux, l'événement était terminé et avait duré moins d'une heure. Pour la seule infraction concernant la loi commerciale, elle risque jusqu'à trois ans de prison.
Dans la rue, une partie de la population birmane continue de manifester son opposition au coup d'Etat militaire. Ce 28 février, un rassemblement a été violemment dispersé par l'armée, faisant au moins 6 morts. C'est la répression la plus sanglante depuis la prise de pouvoir par les militaires. D'après Pyae Zaw Hein, volontaire auprès des secouristes, trois manifestants ont été tués à Dawei par des tirs à balles réelles. Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a d'ailleurs dénoncé la réponse de la junte à la contestation.