L'Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie ont commencé samedi à vacciner leur population contre le coronavirus, un jour plus tôt que dans la plupart des pays membres de l'Union européenne, dont la France.
La première dose administrée sur le territoire allemand l'a été à Edith Kwoizalla, une résidente de 101 ans d'une maison de retraite de la région du Sachsen-Anhalt (est).
En Hongrie, c'est Arienne Kertesz, une femme médecin de l'hôpital South Pest de la capitale Budapest qui a ouvert la voie. «J'attendais depuis longtemps de l'avoir, parce que ma capacité à travailler calmement et en sécurité en dépend», a-t-elle déclaré.
Et c'est un spécialiste des maladies infectieuses, Vladimir Krcmery, qui a été le premier à être vacciné en Slovaquie, à Nitra (ouest).
Arrivée des premières doses dans l'UE
Les premières doses de vaccin sont arrivées samedi dans l'UE à la veille du démarrage dans la plupart de ses Etats membres des campagnes de vaccination contre le coronavirus, dont le variant britannique est de plus en plus signalé à travers le monde
La Russie, qui a dépassé samedi les trois millions de cas, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Mexique et de nombreux autres pays ont déjà commencé à vacciner leurs populations au début du mois de décembre. La Chine avait été la première à le faire, l'été dernier.
Les Etats-Unis restent les plus touchés par le Covid-19, tant en nombre de morts (330.279) que de cas (18.761.363).
Joe Biden a mis en garde samedi contre les «conséquences dévastatrices» pour des millions d'Américains en difficulté, notamment en raison de la pandémie, si Donald Trump ne promulguait pas, comme il en a brandi la menace, le vaste plan de relance économique de 900 milliards de dollars voté par le Congrès après des mois de tractations.
L'actuel président l'a en effet rejeté, demandant entre autres une hausse des aides directes aux ménages.
Plusieurs pays ont annoncé samedi des cas confirmés du variant britannique du coronavirus, comme l'Italie, la Suède, l'Espagne et le Japon, après l'annonce cette semaine de contaminations en France, en Allemagne, au Liban et au Danemark.
Selon une étude de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM), ce nouveau variant est «50% à 74%» plus contagieux que ses prédécesseurs, faisant craindre plus d'hospitalisations et de morts en 2021 qu'en 2020.
Après sa découverte, l'inquiétude avait poussé des dizaines d'Etats à couper leurs liaisons aériennes, maritimes ou terrestres avec le Royaume-Uni, semant le chaos dans son approvisionnement et la pagaille aux abords de Douvres (sud-ouest) où des milliers de camions sont restés coincés plusieurs jours.
Mais la situation dans ce port stratégique, était désormais «résorbée» et le trafic vers Calais, dans le nord de la France, faiblissait «fortement», après le passage de 2.200 poids-lourds vendredi et de 1.500 samedi.
Le Japon a décidé samedi de mettre un terme à toutes nouvelles arrivées d'étrangers non résidents sur son territoire à partir de lundi et ce jusqu'à fin janvier. Un nouveau record quotidien de nouveaux cas de Covid-19, un millier, a été enregistré à Tokyo.
La Suisse trop optimiste
En Italie, le pays européen le plus endeuillé (plus de 71.000 morts), 9.750 doses de vaccin escortés par les carabiniers ont été livrés à l'hôpital Spallanzani de Rome samedi matin.
Face à une flambée du nombre des cas, l'Italie s'était déjà reconfinée avant même Noël, comme l'Irlande, qui a reçu samedi ses vaccins mais n'entamera sa campagne que mercredi.
La Suisse a pour sa part fait amende honorable, reconnaissant que le gouvernement avait été trop optimiste après la première vague de l'épidémie en relâchant les restrictions, avec pour résultat l'un des taux de contamination les plus élevés en Europe au cours de la deuxième vague.
A la fin de la première vague, l'été dernier, «on avait le sentiment que le pire était passé, cela a été l'une des plus graves erreurs», a déclaré Alain Berset, le ministre suisse de la Santé.
En France, 19.500 doses sont arrivées à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, en banlieue parisienne. Des employés masqués portant des gants de protection spéciaux contre le froid (le vaccin est conservé à -70°C) ont transféré les boîtes dans des réfrigérateurs spéciaux.
«Jour plein d'espoir»
En Allemagne, le ministre de la Santé Jens Spahn a salué «un jour plein d'espoir», car ce vaccin «est la clef qui nous permettra de nous réapproprier nos vies». «L'automne, l'hiver et Noël de l'an prochain ne devraient plus être placés sous le signe de cette pandémie", a-t-il espéré.
Comme l'Italie, l'Autriche a confiné sa population samedi, au lendemain de Noël. Les commerces non essentiels, l'hôtellerie et la restauration seront fermés et la population soumise à un couvre-feu toute la journée jusqu'au 24 janvier.
Au Royaume-Uni, qui a dépassé vendredi les 70.000 morts, des confinements locaux ou de sévères restrictions sont entrés en vigueur pour des millions de personnes.
L'Ecosse continentale passe toute entière en alerte maximale, revenant à un quasi-confinement, comme l'Irlande du Nord.
En Angleterre, six millions de personnes dans le sud et l'est reviennent aussi à un confinement, qui y concerne désormais 24 millions de personnes au total.
En Chine, où l'OMS avait pour la première fois signalé le nouveau coronavirus il y a un an, le Parti communiste s'est félicité de son «rôle décisif (...) qui a permis une victoire glorieuse extrêmement extraordinaire dans cette année extrêmement inhabituelle».
Cette auto-congratulation précède de quelques jours l'arrivée sur le territoire chinois d'une équipe de l'OMS pour enquêter sur les origines du virus.
L'Asie (près de 215.000 morts et 13,7 millions de cas) reste loin des records européens ou américains, mais plusieurs pays connaissent une résurgence de la contagion.
La pandémie a fait au moins 1.750.780 morts et contaminé presque 80 millions de personnes, selon les dernières données officielles compilées samedi par l'AFP.