Une première mondiale. Le Parlement écossais a voté pour un accès gratuit aux protections périodiques ce 24 novembre. Une loi inédite qui vise à lutter contre la précarité menstruelle.
Ainsi, des tampons et des serviettes hygiéniques seront disponibles gratuitement partout en Ecosse, que ce soit dans les écoles, les lycées, les universités ou des bâtiments publics. La Première ministre Nicola Sturgeon a fait part de sa «fierté» sur les réseaux sociaux après l'annonce du vote.
Proud to vote for this groundbreaking legislation, making Scotland the first country in the world to provide free period products for all who need them. An important policy for women and girls. Well done to @MonicaLennon7 @ClydesdAileen and all who worked to make it happen https://t.co/4lckZ4ZYIY
— Nicola Sturgeon (@NicolaSturgeon) November 24, 2020
Tout ne s'est pas fait facilement pour autant. La mesure faisait face à une opposition, notamment en raison du coût envisagé. Les estimations font en effet état d'une dépense qui approche les 10 millions de livres par an (environ 11 millions d'euros). Mais la campagne menée par la députée travailliste Monica Lennon aura eu raison des interrogations.
La nouvelle a été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme sur les réseaux sociaux, notamment du côté des associations et syndicats qui avaient milité pour obtenir cette mesure. «Espérons que les pays en développement et pays émergents pourront suivre le pas de l'Ecosse», espère un internaute sur Twitter. Il faut dire que la pauvreté menstruelle touche une large partie de la population mondiale. En 2019, la Fédération Internationale de la Gynécologie et d'Obstétrique estimait que 500 millions de femmes étaient concernées dans le monde.
Mais cela ne touche pas que les pays émergents. En effet, en France, l'on chiffre à 1,7 million le nombre de celles qui ne peuvent pas s'offrir les protections adaptées. Outre les risques pour la santé, cette pauvreté menstruelle entraîne des déscolarisations, de l'exclusion sociale et, par conséquent, une augmentation des inégalités entre les hommes et les femmes. En France, une expérimentation d'une mesure semblable à celle votée en Ecosse a lieu depuis le début du mois de septembre. Reste à savoir si elle sera appliquée à grande échelle dans un futur plus ou moins proche.