Frappés de plein fouet par une troisième vague épidémique, les Etats-Unis ont autorisé samedi un traitement contre le coronavirus développé par la société américaine Regeneron. Ce cocktail d'anticorps de synthèse, jusque-là expérimental, avait été administré à Donald Trump après sa contamination au Covid-19 début octobre.
Combinaison de deux anticorps «monoclonaux» - c'est-à-dire produits en laboratoire à partir d'un clone de cellule -, ce traitement, appelé REGEN-COV2, imite la réponse du système immunitaire après une contamination au coronavirus. Concrètement, les anticorps s'attaquent à la pointe du virus, qui lui permet en temps normal de s'attacher aux cellules humaines et de les pénétrer.
Les résultats des derniers essais cliniques de ce traitement, publiés fin octobre, ont montré qu'il était plus efficace pendant la phase initiale de l'infection, quand les anticorps ont encore une chance de maîtriser l'envahisseur, et non pendant la deuxième phase du Covid-19, quand le danger n'est plus le virus lui-même mais la surréaction du système immunitaire qui s'attaque aux poumons et à d'autres organes.
L'Agence américaine des médicaments (FDA) précise donc qu'il doit être administré aussi vite que possible après un test positif au Covid-19. Elle interdit son utilisation pour les patients déjà hospitalisés pour cause de Covid-19 ou ayant besoin d'une oxygénothérapie en raison du virus. Par ailleurs, son autorisation est réservée aux personnes risquant de développer une forme sévère de la maladie, comme les plus de 65 ans et les individus souffrant de maladies chroniques.
Gratuit pour 300.000 Américains ?
Encore en phase d'essais cliniques à l'époque, ce traitement avait été utilisé pour soigner Donald Trump début octobre, après son test positif au Covid-19. Le président américain avait ensuite mis sa guérison sur le compte de ce médicament, dont il n'avait cessé de vanter les mérites. Le futur ex-locataire de la Maison Blanche avait même promis de le rendre disponible gratuitement à tous les Américains.
Dans un communiqué publié samedi, Regeneron a affirmé pouvoir fournir des doses pour environ 80.000 personnes d'ici à la fin du mois de novembre, 200.000 d'ici à la première semaine de janvier et 300.000 d'ici à fin janvier. «Le gouvernement s'est engagé à fournir ces 300.000 doses sans coût pour les patients, bien que les établissements de santé puissent facturer des frais pour leur administrer le traitement», a ajouté la biotechnologie américaine. Le gouvernement américain a signé un contrat à 450 millions de dollars (380 millions d'euros) avec Regeneron début juillet, pour que la société lui fournisse jusqu'à 300.000 doses.
Le traitement aux anticorps de synthèse de Regeneron est le deuxième de ce type à recevoir une «autorisation pour une utilisation en urgence» (EUA) des autorités sanitaires américaines. Une thérapie similaire développée par la société américaine Eli Lilly avait déjà obtenu ce statut le 9 novembre, après avoir conclu fin octobre un gros contrat avec le gouvernement américain, d'un montant de 375 millions de dollars (315 millions d'euros), pour l'achat de 300.000 doses.