Le paradis terrestre des géologues existe et se trouve à l'extrême est de la péninsule de Kamtchatka, en Russie. Là, se trouve le volcan Tolbachik, dont les dernières éruptions ont donné lieu à des coulées de lave qui ont permis la découverte de dizaines de nouveaux minéraux, pour beaucoup uniques au monde. La pétrovite en fait partie.
Ce minéral composé de cristaux bleus se distingue par sa composition. «L'atome de cuivre dans la structure cristalline de la pétrovite a une inhabituelle et très rare disposition de sept atomes d'oxygène», explique le professeur Stanislav Filatov, dans un communiqué publié par l'université d'Etat de Saint-Petersbourg.
Le volcan Tolbachik en éruption Photos & Vidéo http://t.co/LN9LjHvQFp pic.twitter.com/yvImrCVZUs
— Tuxboard (@tuxboard) April 24, 2013
Jusqu'ici, cette particularité n'a été observée «que dans quelques composés», découverts au même endroit. Les cônes de scorie et les coulées de lave issus des deux principales éruptions du volcan de Tolbachik, en 1975 et 2012, sont étudiés depuis plus de quarante ans par plusieurs chercheurs de différents instituts russes. La diversité minéralogique enregistrée est tout simplement inédite.
La pétrovite confirme une nouvelle fois cette tendance en offrant de belles perspectives pour la conception de batteries sodium-ion. Les recherches, publiées dans Mineralogical magazine et relayées par Sciences et avenir, montrent que sa structure poreuse permet une conductivité ionique remarquable, grâce à des canaux qui relient les pores entre eux et facilitent le déplacement des atomes de sodium qui la composent.
Un élément vient néanmoins ternir l'enthousiasme qui entoure cette découverte : les quantités de pétrovite découvertes sont bien trop faibles pour espérer lancer des expériences à grande échelle. Une difficulté que Stanislav Filatov envisage de contourner en étudiant la structure de la pétrovite pour produire un composé aux propriétés semblables. Une sorte de copie artificielle, synthétisée en laboratoire et donc reproductible à l'infini.