Une cohabitation qui pose problème. Pour la première fois, la Nasa s’est opposée publiquement à une constellation de satellites en orbite terrestre basse, une zone allant jusqu'à 2.000 kilomètres d'altitude.
Dans une lettre adressée directement à la Commission fédérale des communications (FCC), autorité de régulation des télécommunications aux Etats-Unis, l’agence spatiale a en effet montré sa désapprobation face au projet de la société privée AST & Science. Cette dernière envisage de lancer sa constellation Space Mobile, composée de 240 satellites, dont l'objectif est de fournir aux particuliers une connexion internet 4G et éventuellement 5G.
Alors que de nombreux satellites de télécommunications ont déjà fleuri dans l’espace ces dernières années, entre le projet de SpaceX, Starlink, celui porté par le patron d’Amazon Jeff Bezos, Kuiper, ou encore O3b, pour «Other 3 billions» («Trois autres milliards»), la Nasa s'inquiète «de la possibilité d'une augmentation significative de la fréquence des événements conjoints».
Autrement dit, elle redoute des risques de collision avec certains de ses propres satellites. Et pour cause, la constellation SpaceMobile se situerait à 720 km d’altitude, soit à proximité de «A-Train», un regroupement de quelques satellites de surveillance gérés par la NASA. De plus, les satellites sont trop volumineux. Leurs antennes mesureraient 900 mètres carrés.
Ce déploiement l’obligerait ainsi à procéder quotidiennement à plusieurs manœuvres pour éviter des potentiels accidents. «On peut s'attendre à 1.500 actions d'atténuation (pour éviter des collisions, ndlr) par an, précise-t-elle, et peut-être 15.000 activités planifiées, ce qui équivaudrait à quatre manœuvres et quarante activités chaque jour».
Après la publication de cette lettre, Raymond Sedwick, scientifique en chef au sein de la société AST & Science, a de son côté déclaré : «Nous avons examiné la lettre de la NASA et sommes convaincus que nous pouvons travailler avec eux pour répondre à leurs préoccupations».