L’Agence spatiale américaine s’est -enfin- penchée sur l’élaboration de toilettes adaptées à la physiologie féminine.
La Station spatiale internationale (ISS) se prépare à inaugurer ces nouvelles installations. Mais cela a un certain coût. La Nasa a en effet dépensé pas moins de 23 millions de dollars pour proposer un système mixte, un investissement qui pourrait faire de ces toilettes les plus chères de l'univers. Rien que ça.
Ces toilettes seront plus faciles à entretenir, un point pratique car lorsqu'une toilette spatiale a une fuite, les astronautes ne peuvent pas faire appel à un plombier, rappelle le magazine américain The Atlantic. Les tuyaux en métal seront maintenant imprimés en 3D, et seront toujours capables de résister à l'acide utilisé pour traiter l'urine des astronautes avant qu'elle ne devienne leur eau potable.
UN DISPOSITIF PEU ADAPTÉ AU CORPS DES FEMMES
Depuis des années, les femmes astronautes devaient se contenter d'un matériel qui n'a pas été conçu pour leur corps.
Les toilettes de l'espace ne ressemblent pas tout à fait à celles de votre salle de bains. Avec les anciens modèles de latrines de l'ISS, les astronautes urinent dans un entonnoir à main et défèquent dans un dispositif qui ressemble à une version plus petite d'un siège de toilettes traditionnel.
Un ventilateur à l'intérieur de chaque appareil aspire les déchets hors du corps, une fonction importante dans un environnement où tout flotte. L'urine est transformée en eau le lendemain, tandis que les excréments sont comprimés dans un conteneur amovible et finalement envoyés sur un vaisseau spatial spécial pour déchets qui brûle dans l'atmosphère à la manière d'une étoile filante.
Un exercice peu évident pour les hommes comme pour les femmes. Il faut tenir l'entonnoir trop près du corps, ce qui coupe la circulation de l'air, et le liquide peut finir par s'accumuler près du sommet. Si l'on perd le contact avec le siège, des déchets peuvent s'échapper, et si l'on oublie d'allumer les ventilateurs avant de commencer, et les choses peuvent se gâter. Cette configuration est encore plus difficile pour les femmes. «C'est un peu difficile d'être sur le siège et d'avoir quand même l'entonnoir où il faut», explique Jessica Meir, une astronaute de la NASA.
Des instructeurs spéciaux forment même les astronautes à l'utilisation et à la réparation des toilettes.
Les toutes dernières toilettes ont été conçues spécifiquement en fonction de l'anatomie féminine, devenant ainsi le symbole d'un programme spatial américain en pleine évolution qui, pendant ses deux premières décennies d'existence, n'a emmené que des hommes dans l'espace, rappelle The Atlantic.
Bien que les hommes constituent toujours la majorité des effectifs de la NASA, il y a plus de femmes astronautes que jamais, et l'agence a reconnu qu'elle doit adapter sa technologie pour répondre à leurs besoins.
Bien que la configuration de base soit inchangée, les ingénieurs ont «complètement redessiné le contour» de l'entonnoir à urine pour mieux s'adapter à l'anatomie féminine, détaille Melissa McKinley, la responsable du projet. Ils ont également modifié le positionnement de l'entonnoir et du siège des toilettes, permettant ainsi aux femmes de les utiliser plus confortablement en même temps.
En outre, les astronautes n'ont plus besoin d'allumer les toilettes avant de faire leurs besoins ; dès qu'ils retirent l'entonnoir à urine ou qu'ils soulèvent le couvercle des toilettes, le ventilateur se met en marche.
En plus de ces nouvelles toilettes que la NASA a envoyées à l'ISS, l'agence en a créé une pour la capsule, encore en développement, qui livrera son équipage sur la lune.