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JO 2024 : lits en carton, filtres anti-pollution géants, pas de climatisation... Comment les Jeux se mettent au vert

Pas de climatisation dans les appartements des athlètes, mais un système de refroidissement géothermique innovant. [©Sarah Meyssonnier/Reuters ]

Menus végétariens, matelas en filet de pêche, lits en carton… Les JOP de Paris 2024 vont mettre en pratique de nombreuses innovations pour des jeux plus écolos.

Un pari environnemental ambitieux. Les JO de Paris souhaitent émettre deux fois moins de gaz à effet de serre que les Jeux de Londres en 2012 et ceux de Rio en 2016. «L’avantage d’être pionnier, c’est qu’on peut tout inventer. L’inconvénient, c’est qu’on doit tout inventer», explique Caroline Louis, chargée de l’économie circulaire au sein du Comité d’organisation de Jeux olympiques (le COJO), qui compte bien relever le défi.

Lorsque Paris avait accueilli les jeux en 1924, la capitale innovait déjà en étant la première à bâtir un village olympique. Cent ans après, elle promet d’être à nouveau l’instigatrice d’une habitude olympique en misant sur la protection de l’environnement. Cet enjeu a notamment été au cœur de l’aménagement du village olympique qui s’étend sur 300.000 mètres carrés entre Saint-Denis, Saint-Ouen et l’Île Saint-Denis et qui s’apprête à accueillir quelque 15.000 sportifs.

DES INFRASTRUCTURES NOVATRICES

Pour limiter l’impact négatif sur l’environnement que représente la construction de grandes infrastructures, de nombreux immeubles utilisés pendant les jeux étaient déjà bâtis et sont loués pour l’occasion. Certains ont été achetés et adaptés à leur nouvelle destination. C’est le cas du centre d’entraînement des athlètes qui sera abrité dans des hangars habituellement destinés à accueillir des tournages de cinéma.

Le mobilier se veut aussi respectueux de l’environnement. Les matelas sur lesquels les athlètes reprendront des forces sont par exemple fabriqués à partir de filets de pêche recyclés. Ce choix original mais surtout écologique se retrouve aussi dans les sommiers qui sont, comme lors des Jeux de Tokyo, en carton et pourront ainsi être recyclés.

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©Sarah Meysonnier/Reuters

«UNE DOUCHE D’AIR PUR» SUR LA PLACE DES ATHLÈTES

La proximité du lieu avec les autoroutes A1, A86 et le périphérique altère la qualité de l’air. C’est pourquoi des aspirateurs à pollution, ressemblant étrangement à des soucoupes volantes, ont été installés sur la Place des athlètes au cœur du village olympique. Ils permettent de dépolluer 95% de l’air respiré. «L’air rentre, il pénètre dans les appareils électriques qui vont se débarrasser des particules fines en se propageant vers le centre. Au centre, on a un ventilateur extracteur qui propulse l’air vers le bas. Résultat, on est véritablement sous une douche d’air pur» explique Matthieu Gobbi, fondateur de l’entreprise française Aerophile développant ces ombrières.

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© Para-PM

MANGER VÉGÉ ET CONSOMMER LOCAL

La restauration pendant les Jeux est également un enjeu majeur : 13 millions de repas et collations seront servis. Pas question pour les organisateurs de renoncer à leur investissement environnemental pour autant. Ainsi, 100% de la nourriture délivrée sera issue de sources durables et certifiées. L’objectif est de consommer local en servant des produits venant de moins de 250 km du site des JO. Au village olympique comme sur les lieux des épreuves, le végétarisme sera au menu. En doublant la part des protéines végétales, un repas sur deux sera végétarien.

QUID DU PLASTIQUE ?

Le Cojo s’est fixé l’objectif de diviser par deux la quantité de plastiques à usage unique par rapport aux Jeux de Londres et de Rio. Après l’annonce de cette mesure, les organisateurs de la compétition ont rapidement été accusés d’hypocrisie en raison du rôle de Coca-Cola dans les JO. La multinationale est sponsor des Jeux, mais est aussi le premier pollueur plastique du monde selon le rapport publié par l’ONG Break Free from Plastic. L’entreprise américaine a répondu aux attaques en annonçant l’installation de 700 fontaines qui distribueront du soda et de l’eau et l’utilisation de bouteilles en verre consignées.

PAS DE CLIMatisation EN PLEIN ÉTÉ ?

Alors que l’été s’annonce sec et que le scénario de la canicule est craint, il semble surprenant d’apprendre que la majorité des infrastructures ne sont pas dotées de climatisation. Ce choix a été pris au profit de l’installation d’un système de refroidissement géothermique.

DES COQUILLAGES SUR LES PAVÉS

Pour éviter que la chaleur dans le village olympique ne soit trop écrasante, un trottoir particulier a été construit : fabriqué à partir de coquillages, il devrait pouvoir absorber la pluie et rafraîchir les passants.

Une centrale solaire sur la Seine

Ces aménagements innovants s’inscrivent dans la volonté de Jeux alimentés à 100% par les énergies renouvelables. Une centrale solaire démontable sera par exemple installée sur la Seine durant la compétition. «Comme la Seine va être interdite à la circulation fluviale pendant les Jeux, on a pensé à l’utiliser pour poser une centrale solaire» explique Frank Chauveau, directeur EDF du développement des grands projets en Île-de-France.

Malgré ces investissements nombreux en faveur de JO écolos, le bilan carbone des Jeux continue d’être critiqué, et ce, notamment en raison des déplacements en avion des spectateurs venus des quatre coins du globe. «Nous avons dix ans pour infléchir le climat. Faire les Jeux avec des millions de spectateurs qui se déplacent pour l’occasion est contradictoire», affirme Christine Nedelec, Président de France Nature Environnement Paris.

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