Une action coup de poing. Pour dénoncer la politique environnementale du gouvernement de Jair Bolsonaro, Greenpeace Brésil a érigé une statue du président brésilien jeudi dernier sur les cendres de la région du Pantanal, ravagée par les flammes depuis des mois.
Mesurant quatre mètres de haut, la statue présente un Bolsonaro drapé d’une toge en peau de jaguar, une couronne de laurier autour de la tête, une harpe dorée à la main gauche, et le bras droit levé. Une statue qui rappelle Néron, empereur de Rome lors du grand incendie qui avait ravagé la ville en l’an 64.
Não podemos assistir calados ao nosso país virar cinzas. As atitudes e palavras do governo Bolsonaro são o combustível do fogo que queima o Pantanal, a Amazônia, o Cerrado e ameaçam nossa biodiversidade, nossa economia e nosso futuro. https://t.co/0IyNcfrKR6 pic.twitter.com/MVLVyx88vx
— Greenpeace Brasil (@GreenpeaceBR) October 9, 2020
«Avec cette action, nous ne souhaitons pas attirer l’attention sur la destruction sans précédent du patrimoine environnemental des Brésiliens, mais sur ses causes et ses responsables», a déclaré l’ONG.
«Le Brésil est littéralement en feu grâce à la politique incendiaire du gouvernement qui, au lieu mettre en place des actions efficaces de protection de l’environnement et des populations, continue son projet fou de destruction, menaçant la biodiversité brésilienne et fragilisant l’économie du pays», dénonce Tica Minami, directrice des programmes de Greenpeace Brésil.
Jair Bolsonaro est en effet fortement critiqué pour sa politique environnementale. Au mois d’août dernier, il avait une nouvelle fois nié l’existence des incendies en Amazonie. Ce, alors que depuis le début de l’année 2020, la déforestation y a atteint plus 7.000 kilomètres carrés, un chiffre en légère baisse par rapport à l’année 2019.
Selon les organisations environnementales, la quasi-totalité des feux (96%) sont d’origine humaine, et ont notamment pour objectif de défricher rapidement des terres pour l’industrie agricole, notamment pour produire de la nourriture pour le bétail.
En plus de mettre en péril les populations locales, ces incendies affectent la faune, car si les animaux ne meurent pas déjà dans les flammes, c’est leur habitat naturel qui part en fumée. Les images de Greenpeace montrent des dizaines de cadavres d'animaux carbonisés dans une région qui abrite des milliers d'espèces.
Le Pantanal, la plus grande zone humide de la planète qui s’étend sur plus de 140.000 kilomètres carrés, est ravagée par les flammes depuis le mois de juillet. La région souffre d’une grande sécheresse depuis le début de l'année. Selon les données de l’Institut national de recherche spatiale (INPE), qui surveille et étudie les feux de forêt au Brésil, 8.106 foyers d’incendie ont été répertorié au Pantanal en septembre. Le chiffre le plus important depuis 1998, quand l’institut a commencé à produire ses statistiques.