«J'ai envie de te fermer la gueule à coups de poings». C'est la menace qu'a proférée le président brésilien Jair Bolsonaro dimanche à l'encontre d'un journaliste qui le questionnait sur un sujet sensible.
Ce dernier, membre de la rédaction d'O Globo, l'interrogeait sur des chèques de 22.000 dollars qu'aurait reçus sa femme de la part d'un sénateur au coeur d'une affaire de détournement présumé de salaires.
Des propos dénoncés par le journal
Jair Bolsonaro, qui s'exprimait en marge d'une visite de la cathédrale métropolitaine de Brasilia, a par la suite été relancé par les journalistes présents sur place sur cette menace mais est parti sans faire plus de commentaires.
Les propos du chef de l'Etat, connu pour son franc-parler et ses déclarations polémiques, ont aussitôt été dénoncés par O Globo qui, dans un communiqué, souligne que le journaliste ne faisait que son travail. «Une telle intimidation montre que Jair Bolsonaro ne respecte pas le devoir de tout fonctionnaire, quel que soit son poste, de rendre des comptes à la population», écrit le quotidien.
21 chèques de 72.000 réals déposés entre 2011 et 2016
La question posée par le journaliste faisait référence aux révélations du magazine Crusoé qui a affirmé ce mois-ci que Fabricio Queiroz, un policier à la retraite, ami de Jair Bolsonaro et ancien conseiller de son fils Flavio, aurait déposé 21 chèques de 72.000 réals (environ 22.000 dollars au taux de change de 2016) à Michelle Bolsonaro entre 2011 et 2016.
Fabricio Queiroz, ainsi que Flavio Bolsonaro, font l'objet d'une enquête pour le détournement présumé de salaires de fonctionnaires du cabinet du fils du président pendant son mandat de député régional à Rio de Janeiro. La première dame n'a fait aucun commentaire sur les informations publiées par Crusoé.