Quatre jours après l'explosion qui a dévasté la ville de Beyrouth (Liban) et tué plus de 150 personnes, plus de soixante individus sont toujours portées disparues ce samedi 8 août, a indiqué un responsable du ministère libanais de la Santé.
«Le nombre de morts s'élève à 154, dont vingt-cinq qui n'ont pas encore été identifiés», a précisé le responsable. «En outre, nous avons soixante personnes toujours portées disparues».
Le ministère a déclaré hier, vendredi 7 août, qu'au moins 120 des plus de 5.000 personnes blessées par l'explosion étaient toujours dans un état critique.
Des centaines de milliers de personnes à la rue
Des secouristes libanais, français, allemands, russes et d'autres nationalités poursuivent leurs opérations sur les lieux de l'explosion pour tenter de retrouver des survivants dans les décombres. Cette puissante déflagration, la plus dévastatrice jamais survenue au Liban, a également mis à la rue des centaines de milliers de personnes, alimentant la colère de la population contre la classe politique, accusée d'incompétence et de corruption.
Des milliers de Libanais sont attendus samedi à une grande manifestation à Beyrouth contre leurs dirigeants qu'ils rendent responsables de cette catastrophe.
Le président libanais, Michel Aoun, a rejeté vendredi toute enquête internationale sur l'explosion, estimant qu'elle ne ferait que diluer la vérité.
La déflagration dans le port de Beyrouth a été provoquée par plusieurs tonnes de nitrate d'ammonium stockées depuis six ans dans un entrepôt «sans mesures de précaution», de l'aveu même du Premier ministre.
Une vingtaine de fonctionnaires du port et des douanes ont été interpellés, selon des sources judiciaire et sécuritaire. Parmi eux, le directeur général des douanes Badri Daher et le président du conseil d'administration du port Hassan Koraytem.