Une véritable hécatombe. Plus d'un million de visons vont être mis à mort aux Pays-Bas et en Espagne, après que des clusters de coronavirus ont été découverts dans des élevages fermes à fourrure.
Pas moins de 25 de ces fermes à fourrure sont concernées aux Pays-Bas, 4e producteurs mondiaux de fourrure de vison. Les scientifiques pensent que ce sont des employés des fermes qui ont transmis le coronavirus aux visons dès le mois d'avril. Plus d'un million de visons au total vont ainsi être tués dans le pays pour éviter la propagation du virus.
En Espagne (7e producteur mondial de fourrure de vison), près de 100.000 visons ont été asphyxiés dans une seule ferme à Pueabla de Valverde, dans la province d'Aragon. 87% des visons y avaient été testés positifs au coronavirus.
Des cas de covid-19 ont également été rapportés dans trois fermes à visons au Danemark.
Des ONG de défense des animaux, comme Humane Society International (HSI) ont appelé à la fermeture définitive des fermes à visons, dénonçant les conditions d'élevage et le risque de contamination accrue que représentent ces lieux. Les fermes à fourrure agissent potentiellement comme des «réservoirs à coronavirus, incubant des pathogènes transmissibles aux humains» et sont «intrinsèquement cruelles», a estimé l'ONG.
Les visons asphyxiés au gaz
Les visons sont tués par asphyxie, à l'aide de gaz, que ce soit habituellement pour récupérer leur fourrure ou, dans ce cas, pour éviter la transmission du coronavirus. Un traitement considéré comme particulièrement cruel, d'autant plus que les visons, animaux semi-aquatiques, sont capables de retenir leur souffle très longtemps. Une vidéo diffusée récemment a montré un vison qui avait survécu au gazage être récupéré dans un container pour être gazé à nouveau.
Les Pays-Bas ont prévu d'interdire les fermes à fourrure en 2024, alors que de nombreux pays l'ont déja fait, comme le Royaume-Uni, la Belgique, la Norvège ou encore l'Autriche. En revanche, les élevages d'animaux à fourrure sont toujours autorisés en France : il en existe cinq de visons et onze de lapins, elevés également pour leur viande.
Lors de la crise du coronavirus, si les fermes à fourrure sont des lieux propices à la transmission de la Covid-19, les abattoirs ont également été particulièrment touchés, en raison notamment des conditions de travail.