La pandémie de coronavirus continue de s'étendre dans le monde, contraignant des pays comme l'Inde à reconfiner des dizaines de millions de personnes, mais l'espoir d'un futur vaccin se renforce aux Etats-Unis où une firme de biotech s'apprête à lancer la phase finale de ses essais cliniques.
Cette annonce intervient alors que les mauvaises nouvelles liées à la pandémie continuent de pleuvoir aux quatre coins du monde. L'Inde s'apprête ainsi à reconfiner près de 140 millions d'habitants (sur une population totale de 1,3 milliard) dans la région de Bangalore et dans celle, très pauvre, du Bihar.
Le Brésil, l'un des pays les plus gravement touchés au monde a enregistré 1.300 morts supplémentaires ces 24 dernières heures, à plus de 74.000 décès et frise à lui seul les 2 millions de personnes contaminées. Les grandes écoles de samba menacent par ailleurs de ne pas participer au carnaval de Rio de Janeiro en février 2021.
Aux Etats-Unis, la flambée de cas qui affecte le Sud et l'Ouest du pays s'est poursuivie : quelque 63.262 nouvelles infections sont apparues depuis lundi, portant le total à plus de 3,42 millions et la maladie y a fait 850 nouvelles victimes, portant le bilan total à 136.432 décès.
A ce stade, la maladie a infecté plus de 13 millions de personnes dans le monde et fait plus de 570.000 morts.
La crise du Covid-19 pèse aussi lourdement sur les économies mondiales et a imposé une fête nationale en demi-teinte en France mardi.
Rare bonne nouvelle
Dans ce contexte toujours plus inquiétant, l'annonce mardi par la firme américaine de biotech Moderna qu'elle s'apprêtait à lancer la phase finale de ses essais cliniques pour un vaccin contre le Covid-19 sonne comme une rare bonne nouvelle.
Le groupe, qui bénéficie de 483 millions de dollars du gouvernement américain et figure parmi les tout premiers dans la course mondiale au vaccin, vient de publier des résultats préliminaires prometteurs dans le New England Journal of Medicine.
L'objectif principal de son étude, qui fera appel à 30.000 personnes aux Etats-Unis et démarrera le 27 juillet sera de savoir si son vaccin expérimental est sûr et prévient l'infection par le SARS-CoV-2. Si une personne est malgré tout infectée, il s'agira aussi de savoir s'il peut prévenir la progression vers des symptômes ou l'apparition de cas graves.
L'étude devrait durer jusqu'au 27 octobre 2022 mais des résultats préliminaires devraient être communiqués bien avant cette date.
Si la formule retenue pour les essais se révélait efficace, Moderna a prévu de pouvoir produire 500 millions de doses par an, et «possiblement jusqu'à 1 milliard».
Moderna n'est pas seule en piste dans la lutte à mort engagée contre le virus. La compagnie chinoise SinoVac est aussi à un stade avancé des recherches, et l'agence russe TASS a annoncé que des chercheurs russes avaient achevé les essais cliniques pour un vaccin, mais ces derniers n'ont pas rendu les données publiques.
Réouverture de Disneyland Paris
L'onde de choc du coronavirus continue parallèlement de se faire sentir sur les indicateurs économiques, qui plongent dans le rouge à des niveaux impensables il y a quelques mois encore.
Le produit intérieur brut du Royaume-Uni a décroché de 19,1% de mars à mai par rapport au trimestre précédent et fait face à sa pire récession «en 300 ans», d'après un organisme gouvernemental. Dévissage également vertigineux de Singapour : l'activité économique de la ville-État s'effondre de 41,2% en avril-juin, en comparaison à la période janvier-mars.
A Milan, où le secteur de la mode est un poids lourd de l'économie, la «Fashion week» devra cette fois se tenir pour l'essentiel en ligne pour éviter les rassemblements.
En France, la pandémie a gâché l'esprit festif du 14 juillet, jour de fête nationale. Le virus a eu raison du traditionnel défilé militaire sur les Champs-Elysées à Paris, une première depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, et entraîné l'annulation de nombreux feux d'artifice et spectacles pyrotechniques dans tout le pays.
Sur l'emblématique place de la Concorde à Paris, quelque 2.000 militaires français ont marché devant le président Emmanuel Macron, rejoints par des soignants en blouse blanche sous les applaudissements nourris de l'assistance.
M. Macron a ensuite annoncé que la France devrait rendre obligatoire le port du masque dans tous les lieux publics clos, probablement à partir du 1er août.
Le masque sera également de rigueur pour la réouverture au public de la première destination touristique privée en Europe, Disneyland Paris, attendue mercredi, avec une capacité d'accueil limitée, après quatre mois de fermeture pour cause de pandémie.
Au Salvador, petit pays d'Amérique centrale, 25 médecins et 40 autres personnels soignants ont succombé à ce jour au coronavirus, sur 278 décès officiellement comptabilisés, a annoncé le Syndicat des médecins de la sécurité sociale (Simetriss), qui a manifesté mardi pour réclamer du matériel de protection.
A Bangalore, siège de la la high-tech indienne, quelque 13 millions d'habitants se pressaient de remplir frigidaires et placards à quelques heures de l'entrée en vigueur d'un reconfinement, officiellement prévu pour environ une semaine.
«Je ne veux pas prendre de risques (...) Je fais des réserves pour deux semaines», a expliqué Mangala, une femme au foyer patientant dans une file d'attente.
L'Organisation mondiale de la Santé avait prévenu lundi qu'il n'y aurait «pas de retour à l'ancienne normalité dans un avenir prévisible».