Une unité entière du SWAT, composée de dix policiers, basée en Floride, a démissionné vendredi, après que la cheffe de la police a posé un genou à terre en soutien des manifestants contre le racisme et les violences policières du mouvement Black Lives Matter.
Dans leur note, les agents de la ville d'Hallandale Beach, spécialisés dans les interventions dangereuses, expliquent avoir été choqués par l'attitude de plusieurs membres du commandement de la police, dont la cheffe Sonia Quinones, qui «a posé un genou à terre en solidarité» avec la vice-maire Sabrina Javellana et d'autres protestataires lors d'une manifestation lundi.
Ces derniers chantaient alors «Howard Bowe, réouvrez le dossier». En 2014, Howard Bowe, un Afro-américain de 34 ans, était tué par l'unité du SWAT d'Hallandale Beach au cours d'un raid mené à son domicile dans le cadre d'une enquête sur un trafic de stupéfiants, alors qu'il n'était pas armé. En 2018, la ville a condamné la police à verser 425.000 dollars (378.000 euros) à la famille de la victime, mais aucun policier n'a été poursuivi. La vice-maire actuelle Sabrina Javellana défend la réouverture de ce dossier.
I spoke in support of Howard Bowe and his family at HB city commission meetings before I was ever elected. I will continue to do so no matter the reprucussions because his life mattered and won’t be forgotten. https://t.co/LBbbP3CFeQ
— Sabrina Javellana (@jvellana) June 13, 2020
«Peu équipés, mal entraînés»
Un responsable de la ville, Greg Chavarria, a publié par la suite un communiqué, expliquant que les officiers avaient démissionné du SWAT mais pas de la police. «Ils ont déclaré de manière erronée que le geste (de la cheffe de la police) était en faveur d'un élu [la vice-maire Sabrina Javellana, NDLR]. Ce n'est tout simplement pas vrai», a-t-il affirmé.
Les agents du SWAT citent également parmi les raisons de leur démission le fait qu'ils soient «peu équipés, mal entraînés et souvent restreints par la politisation de (leurs) tactiques au point de placer la sécurité des chiens au-dessus de la sécurité des membres de l'équipe», dénonçant par ailleurs les «déclarations ignorantes et inexactes» de la vice-maire sur des «actions licites» de la police.