Que ce soit pendant la campagne ou pendant son mandat de président, Donald Trump n'a jamais été un grand défenseur de l'environnement. Il avait même accusé la Chine d'avoir «fabriqué» le concept de réchauffement climatique pour favoriser son économie. Des déclarations qui se retrouvent dans les actions de son administration, qui s'est attaquée à près d'une centaine de lois environnementales depuis l'arrivée au pouvoir de l'ex-homme d'affaires.
Au total, le New York Times a compilé 98 régulations qui ont été annulées, ou qui sont en train de l'être actuellement. Un quart des lois concernées étaient mises en place pour tenter de limiter l'impact de l'économie sur la pollution de l'air et les émissions de CO2, et une vingtaine limitaient les extractions et forages miniers notamment. Si les chiffres semblent élevés, cette politique n'est pas surprenante puisqu'elle était promise par Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir.
Il avait ainsi mis en avant sa volonté de déréguler les activités économiques polluantes pour favoriser l'emploi dans ces secteurs qui étaient en difficulté, notamment l'industrie charbonnière. Cela peut d'ailleurs en partie expliquer les bons résultats de son administration liés au chômage, jusqu'à ce que la crise du coronavirus ne vienne tout remettre en cause.
Parmi les régulations supprimées, l'on retrouve par exemple l'interdiction de forer dans le refuge national de la faune arctique (Alaska), l'objectif de limiter les émissions de gaz à effet de serre de 40% en dix ans ou des restrictions sur la pêche de certaines espèces de poissons. Sur les 98 listées, 64 ont été supprimées, et 34 sont sur le point de l'être.
La justice bloque certaines suppressions
Pour autant, il ne faut pas croire que toutes ces décisions se font sans aucune résistance. La justice américaine est ainsi intervenue à dix reprises, selon le New York Times, pour réinstaurer des législations qui avaient été supprimées par l'administration fédérale.
Hillary Aidun, spécialiste de la dérégulation à l'université Columbia, interrogée par le quotidien américain, estime que cela est rendu possible car l'administration n'a pas suffisamment justifié ses décisions. Les magistrats peuvent donc intervenir sur certains dossiers. C'est par exemple le cas concernant le placement du grizzli de Yellowstone sur la liste des espèces en danger (qui empêche l'animal d'être chassé) ou encore l'interdiction d'utiliser des hydrofluorocarbures dans les climatisations et les réfrigérateurs, car ils endommagent la couche d'ozone. Il est donc probable que certaines des lois actuellement dans le viseur de la Maison Blanche seront protégées par la justice dans les prochains mois.