McDonald's a dû présenter des excuses pour avoir interdit aux Noirs l'entrée d'un de ses restaurants du sud de la Chine, où des Africains se plaignent de discriminations sur fond de lutte contre le coronavirus.
Après plusieurs cas positifs au Covid-19 parmi la communauté nigériane de la métropole de Canton, des Africains se sont dit victimes d'expulsions, d'interdictions d'entrer dans des commerces, de placements en quarantaine et de dépistages abusifs.
L'Union africaine a fait part samedi de son «extrême préoccupation».
Dans ce contexte, une vidéo circulant sur les réseaux sociaux a montré un avis expliquant en anglais à la porte d'un restaurant que «les Noirs n'ont pas le droit d'entrer» dans un McDo de la ville.
La chaîne américaine de restauration rapide a présenté des excuses et un des ses porte-parole a précisé mardi à l'AFP que l'établissement avait été fermé temporairement dimanche pour une séance de formation du personnel.
Parallèlement, une vingtaine d'ambassadeurs africains ont été reçus lundi à Pékin au ministère des Affaires étrangères par un secrétaire d'Etat, Chen Xiaodong.
M. Chen a promis à cette occasion de «lever les mesures sanitaires concernant les Africains, à l'exception des patients confirmés» du Covid-19, selon un compte-rendu de la diplomatie chinoise.
Il a appelé les ambassadeurs à «expliquer la vérité objectivement» et de façon «rationnelle» à leur pays.
Selon des sources diplomatiques, une vingtaine de pays d'Afrique ont préparé une missive à l'intention de Pékin dans laquelle ils estiment que les tests de dépistage et les mesures de quarantaine imposés spécifiquement à leurs ressortissants équivalent «à du racisme». La «note verbale» dénonce «une violation évidente des droits de l'Homme» de la part de la Chine.
Interrogé lors d'un point de presse, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a accusé mardi les Etats-Unis de chercher à semer la discorde avec l'Afrique, en réaction aux accusations de «xénophobie» proférées par Washington.
D'après l'agence Chine nouvelle, 4.553 Africains, soit la totalité de la population africaine de Canton, ont été soumis à un dépistage du coronavirus depuis le 4 avril. Cent-onze d'entre eux se sont avérés positifs.
Plusieurs Africains ont raconté à l'AFP avoir été chassés de leurs logements, puis refusés dans des hôtels. «J'ai dû dormir sous un pont pendant quatre jours sans rien à manger. Je ne peux même pas acheter de nourriture, car aucun magasin ou restaurant ne m'accepte», a affirmé un étudiant ougandais.