Les dirigeants des pays les plus industrialisés de la planète se réunissent en urgence ce jeudi 26 mars pour tenter d'apporter une réponse coordonnée à la pandémie de coronavirus qui «menace l'humanité toute entière», selon l'ONU, malgré des mesures de confinement sans précédent affectant plus de trois milliards de personnes.
Le G20 doit tenir un sommet en visioconférence présidé par l'Arabie saoudite qui assure la présidence tournante de l'institution. A Bruxelles, le Parlement européen organise une session spéciale consacrée à des mesures d'urgence pour faire face au coronavirus.
Quelque 20.600 malades du Covid-19 ont succombé à ce virus apparu en Chine en décembre. Le nombre de contaminés approche désormais un demi-million de personnes avec plus de 450.000 cas recensés dans le monde, et il «menace l'humanité toute entière», selon l'ONU.
L'Europe paie le plus lourd tribut avec deux tiers des victimes. Le bilan s'est particulièrement alourdi mercredi en Espagne (3.434 morts), qui a dépassé la Chine en nombre de décès (3.281), mais aussi en France et en Italie, pays le plus cruellement touché avec plus de 7.500 morts.
A Vertova, un petit village du nord de l'Italie, le virus a fait plus de morts que la Seconde Guerre mondiale. «Personne ne mérite une mort aussi horrible. C'est absurde de voir qu'en 2020 il puisse y avoir une pandémie de ce genre, pire qu'une guerre», se désole le maire, Orlando Gualdi.
«Malheureusement, il n'y a ni masques ni désinfectant dans le village. J'ai dû fabriquer mon propre masque, avec un morceau de tissu et ma machine à coudre», raconte Augusta Magni, une habitante du village âgée de 63 ans.
L'économie plonge
Conséquence des mesures de confinement sans précédent: le monde est à l'arrêt et l'économie plonge.
Pour réfléchir à la parade, le G20, qui représente près des deux tiers de la population mondiale et les trois quarts du PIB planétaire, va préparer «une réponse globale et coordonnée à la pandémie du Covid-19 et à ses implications humaines et économiques», selon l'Arabie saoudite. Le G20 regroupe notamment les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, l'Italie et la France.
A ce sommet vont se joindre d'autres pays affectées par le coronavirus comme l'Espagne, la Jordanie, Singapour ou la Suisse, ainsi que les dirigeants de grandes organisations internationales.
Cette réunion intervient au lendemain du déblocage attendu de 2.000 milliards de dollars aux Etats-Unis et de l'adoption d'un plan de soutien de 1.100 milliards d'euros en Allemagne.
C'est aux Etats-Unis que la contagion progresse le plus rapidement, avec près de 68.572 cas de Covid-19 confirmés et plus de 1.000 morts, selon un décompte de l'université Johns Hopkins.
Et l'Afrique, mal armée pour faire face à une crise sanitaire de grande ampleur, suscite de grandes inquiétudes avec l'apparition de premiers cas au Mali ou en Libye, des pays en guerre.
A la tête de la première puissance économique mondiale, le président américain Donald Trump ne dissimule pas son impatience de revenir à la normale, d'ici Pâques espère-t-il, pour éviter une longue récession.
Ce scénario se concrétise en Chine où les restrictions drastiques imposées depuis des mois dans la province centrale de Hubei, berceau de la pandémie, ont été levées, sauf dans la capitale régionale Wuhan, provoquant embouteillages sur les routes, et ruées sur les trains et les autocars.
Le géant asiatique a réussi à endiguer la maladie et la contagion semble, à son tour, ralentir en Italie, avec un tassement des nouveaux cas.
L'armée en renfort en France
La France, qui recense plus de 1.300 morts, se prépare à un «effort long». Elle a retiré ses troupes d'Irak et mis ses militaires sur le pied de guerre pour répondre à cette urgence sanitaire.
Deuxième pays le plus peuplé du monde, l'Inde (officiellement 519 cas, dont 10 mortels) a confiné à son tour mercredi ses 1,3 milliard d'habitants.
Dans les rues vides de New Delhi, le pépiement des oiseaux a remplacé l'habituelle cacophonie de klaxons et de cris. A Bombay, Rafiq Ansari, marchand de légumes, s'inquiétait de futures pénuries car il est «de plus en plus difficile de s'approvisionner».
En Russie, la semaine prochaine sera chômée, le président Vladimir Poutine ayant appelé ses concitoyens à «rester à la maison», sans toutefois l'ordonner.