Ils sont en première ligne pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Les personnels soignants du monde entier mobilisent quotidiennement leurs forces pour assurer la prise en charge des patients infectés par le virus. Un investissement total qui se lit sur leur visage.
A l’image du médecin italien Nicolas Sgarbi, qui après douze heures de travail, a décidé d’enlever son masque et ses lunettes de protection, qu'il doit porter au contact des patients, pour faire un selfie. Chose qu’il fait rarement, mais ce jour-là, il voulait avertir sa femme qu’il rentrerait à la maison «légèrement défiguré», explique-t-il à CNN.
Il souhaite également montrer cette photo à sa fille quand elle sera plus grande. «Je vais lui parler de ce moment», a-t-il ajouté, car «je n’ai jamais rien vu de tel dans ma carrière».
«je ne peux plus aller aux toilettes ou boire pendant six heures»
D'autres soignants, italiens, chinois ou encore américains, ont également partagé des photos de leurs visages marqués pour montrer la réalité de leur quotidien dans les hôpitaux et pour faire passer des messages. Des clichés saisissants témoignant du sacrifice qui est le leur.
Comme notamment celui d'Alessia Bonari, une infirmière de Grossetto (Italie), qui a comptabilisé à ce jour plus d'un million de «J'aime» sur Instagram.
«Je suis physiquement fatiguée car les équipements de protection sont contraignants. La blouse de laboratoire me fait transpirer et une fois habillée je ne peux plus aller aux toilettes ou boire pendant six heures. Je suis aussi psychologiquement fatiguée, comme tous mes collègues qui sont dans le même état depuis des semaines», confie-t-elle.
Sherry Dong, 25 ans, une infirmière de l’hôpital Johns Hopkins, à Baltimore (Etats-Unis), en a, quant à elle, profité pour faire passer un message. «Nos lecteurs devraient s’assurer qu’ils ne contribuent pas au problème croissant des pénuries de masques, de désinfectants, de gants, etc. et envisager de faire un don aux hôpitaux locaux», a-t-elle écrit en légende d’une photo où elle apparaît protégée de la tête aux pieds.
Greetings from the front lines of COVID-19 at Johns Hopkins Hospital ICU! from r/pics
Autre portrait frappant, celui de l’infirmière Cao Shan, capturé le 17 février dernier à l’hôpital Jinyintan de Whuan (Chine), berceau de l’épidémie de coronavirus. Elle et son mari, un médecin travaillant également à l’hôpital, ont dormi dans leur voiture une vingtaine de nuits pour limiter les risques de contamination, ne pas perdre de temps dans les transports, et laisser leur chambre d'hôtel à des collègues.
Cao Shan after working in the #Covid_19 isolation ward in Wuhan's Jinyintan Hospital.
She and her husband, a doctor at the hospital, have slept in their car for 23 nights to avoid bringing viral hazards around, save travel time, and give their assigned hotel room to colleagues. pic.twitter.com/9cUySbWTCD— TransitBiker (@transitbiker) March 22, 2020
Le port prolongé des protections a même entraîné l’apparition de cloques, plaies et croutes sur le visage de certains médecins chinois, comme en témoigne le cliché ci-dessous.
©CAPTURE DAILYMAIL / @rojaklah88