Elle devrait passer le reste de ses jours en prison. Asta Juskauskiene, une Lituanienne de 35 ans, vient d'être condamnée au Royaume-Uni à la prison à vie, pour avoir organisé un «duel médiéval à mort», selon les mots du tribunal, entre son amant et son mari, dans lequel ce dernier succombera.
Décrite comme «manipulatrice», selon le portrait que dresse d'elle la presse britannique, cette mère de trois enfants, avait quitté son mari Giedruis, âgé lui de 42 ans, après avoir rencontré sur Internet Mantas, 25 ans, fraîchement libéré d'une prison lituanienne pour viol.
Lors du procès qui se tenait depuis le mois de décembre dernier à Londres, les magistrats ont repris le fil des événements et c'est comme cela que le tribunal a appris que, suite à cette séparation, les deux hommes avaient revendiqué chacun qu'Asta était leur propriété.
Un crime prémédité
Face à cette situation, la jeune femme a donc décidé d'organiser un duel à mort, lequel se soldera par le décès de son ex-mari, tué de 35 coups de couteaux - la plupart au niveau du cou - par son rival, dans une ruelle du quartier de Stratford, à l'est de Londres, aux premières heures de la matinée du 17 juin dernier.
Dans une déclaration de témoin transmise au tribunal, un ami d'Asta avait expliqué à la police que le plan de cette dernière était prémédité puisqu'elle lui aurait dit qu'elle «voulait que les deux hommes se battent pour elle et que celui qui gagnerait resterait avec elle».
Divorced mum who arranged ‘medieval’ fight-to-the-death between her two admirers is jailed for life https://t.co/CpzNOt2vbm
— The Sun (@TheSun) February 7, 2020
La Lituanienne avait, pour cela, prévu un plan des plus machiavéliques, a expliqué le procureur Hugh Davies. «Elle a suggéré aux deux hommes de se rencontrer dans un tunnel connu pour être un point de deal de drogues. Le but étant, a dit le magistrat, que, quoi qu'il se passe, tout le monde penserait qu'il s'agirait d'un règlement de comptes en lien avec un trafic de stupéfiants».
Encore plus sordide, l'enquête montrera qu'après avoir assassiné l'époux d'Asta, Mantas a conduit la jeune femme au restaurant manger une pizza «pour fêter ça».
Un amant connu pour être extrêmement violent
L'ex-mari, contrairement à l'amant, n'avait, lui, aucun antécédent de violence grave et n'était pas armé. Il était, au moment du drame, fortement alcoolisé. En l'état, il n'avait donc que peu de chances de s'en sortir face à un rival connu, lui, pour être extrêmement violent.
Mantas, a précisé le procureur, était en effet notamment connu pour avoir commis plusieurs agressions en prison mais aussi en dehors. L'homme, selon plusieurs témoignages, s'étant ainsi vanté d'avoir agressé un grand nombre d'individus, parfois en les poignardant.
Au tribunal, les jurés ont appris qu'il était «entièrement épris» d'Asta et qu'il la considérait comme une «déesse». La mère de famille, de son côté, ayant, elle, «développé une fascination pour les hommes violents et dangereux», selon les psychiatres.
Le procès établira que toutes les circonstances étaient ainsi réunies pour qu'elle manipule les deux hommes, jusqu'au drame. A l'énoncé du verdict, la condamnant à la prison à vie avec une peine de sûreté de 24 ans, Asta est restée impassible.
Mantas, lui, a également été condamné à de la prison mais avec une période de sûreté moindre, fixée à 22 ans et demi. Lors du procès, son avocat avait déclaré que «la personne qui inflige le coup fatal n'est pas toujours la plus coupable». Il semble qu'il ait été entendu.