L'ayatollah Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, a fait clairement comprendre que la mort du général Qassem Soleimani dans un bombardement américain ne restera pas sans réponse de la part de l'Iran : «Une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang et de celui des autres martyrs», a-t-il déclaré.
Des frappes de représailles
Un bombardement contre un autre bombardement est une réponse qui peut sembler crédible dans les heures ou jours qui suivront l'annonce de la mort du général iranien. Les Etats-Unis possèdent plusieurs bases au Moyen-Orient qui sont à portée de tirs de missiles iraniens. Une autre possibilité peut également se trouver dans une frappe contre les alliés importants des Américains. Ainsi, en septembre 2019, des sites pétroliers saoudiens avaient été attaqués par des drones. Cet épisode a montré que le régime iranien était prêt à frapper des sites stratégiques dès qu'il le trouvait nécessaire.
Un conflit armé généralisé
Dans le monde entier, l'inquiétude domine le 3 janvier. Une majorité de pays concernés ont appelé au calme, le hashtag «World War III» (Troisième guerre mondiale) trône en tête des tendances sur les réseaux sociaux... Et pour cause, la mort du général Soleimani ressemble à une déclaration de guerre. Si Donald Trump affiche sa volonté de quitter le Moyen Orient depuis le début de son entrée en politique, l'effet inverse pourrait être causé par la récente attaque.
En effet, l'armée iranienne est nombreuse (les forces spéciales Al-Qods comptent 150 000 hommes), entraînée, et prête à attaquer rapidement. Tout semble indiquer que si un tel développement venait à se produire, c'est en Irak que les forces américaines et iraniennes pourraient s'affronter. Les Etats-Unis sont toujours présents dans le pays frontalier avec l'Iran, alors que les Perses y jouissent d'une grande influence et d'une connaissance du terrain. C'est d'ailleurs à Bagdad que le général Souleimani est décédé, ce qui n'est pas un hasard.
Attentats, enlèvements et assassinats
Une autre manière de faire la guerre est d'être plus discret, et de s'attaquer à des cibles précises de l'ennemi. Si les Etats-Unis ont utilisé un drone pour bombarder Bagdad, le but était bien d'éliminer un très haut placé du régime iranien. Par conséquent, il n'est pas impossible de voir cette stratégie utilisée du côté iranien.
En juillet 2019, 17 personnes qui auraient travaillé pour la CIA, les services de renseignements américains, ont ainsi été condamnées à mort pour espionnage à Téhéran.
Utilisant leur influence, qui a beaucoup progressé ces dernières années dans les autres pays du Moyen-Orient, il n'est pas non plus impossible de voir des enlèvements de dignitaires ou de membres de la CIA se produire. Les Américains ont d'ailleurs demandé à tous leurs ressortissants de quitter l'Irak.
Mais cela reste toujours de l'ordre de l'hypothétique, et il faudra attendre encore un petit peu pour savoir la direction que compte prendre le régime iranien pour venger la mort du général Qassem Soleimani, d'ores et déjà érigé en martyr de la guerre contre les Etats-Unis.