Quelques heures après la fin de la COP25, qui s'est achevée sur un constat d'échec, Ricardo Salles, ministre brésilien de l'Environnement, a partagé dimanche 15 décembre sur Twitter une photo d'un grand plat de viande. Une façon de se moquer des négociations sur le climat, alors que le Brésil fait partie des pays qui refusent d'en faire plus pour la planète.
«Pour compenser nos émissions à la COP, un déjeuner végétarien !», a écrit ironiquement Ricardo Salles en commentaire de sa photo, montrant un immense morceau de bœuf cuit à la plancha. Une viande bovine dont le Brésil est le premier exportateur mondial, et qui fait partie des principales causes de la déforestation dans le pays, les éleveurs étant nombreux à transformer la jungle amazonienne en pâture pour leur bétail.
Para compensar nossas emissões na COP, um almoço veggie! pic.twitter.com/NUtLvYLn9m
— Ricardo Salles MMA (@rsallesmma) December 15, 2019
Juste avant, Ricardo Salles avait critiqué, toujours sur Twitter, le résultat de la COP25 à Madrid, à laquelle il a participé, estimant qu'elle n'avait «débouché sur rien (...) parce que les pays riches n'ont pas voulu mettre la main à la poche».
Il a notamment regretté l'absence d'avancée concernant la mise en place de l'article 6 de l'accord de Paris, qui porte sur les marchés carbone, ces systèmes d'échanges de droits d'émissions entre les pays qui émettent trop de CO2 et ceux qui en émettent le moins. Point-clé de l'accord historique signé en France en 2015, les négociations sur ce sujet ont été reportées à l'an prochain, lors de la COP26, à Glasgow.
La COP25, un «jeu commercial» selon Bolsonaro
«Malheureusement, malgré tous les efforts du Brésil, une vision protectionniste l'a emporté et le Brésil et d'autres pays qui pourraient fournir des crédits carbone en raison de leurs forêts et de leurs bonnes pratiques environnementales, sont sortis perdants», a déploré le ministre.
Des propos dans la lignée de ceux du président brésilien Jair Bolsonaro, climatosceptique notoire, qui a également critiqué les résultats de la COP25. Le chef d'Etat d'extrême droite a notamment dénoncé dimanche le «jeu commercial» auquel se seraient livrés selon lui les pays riches, notamment européens. «J'aimerais bien savoir : y a-t-il eu une résolution pour que l'Europe soit reboisée ou est-ce qu'ils continuent juste à perturber le Brésil ?», a-t-il poursuivi, alors que Jair Bolsonaro est mis en cause dans la hausse de la déforestation de la forêt amazonienne, observable depuis le début de son mandat, le 1er janvier 2019.