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La COP25 adopte un accord a minima, loin de l'urgence climatique

Au terme de deux semaines de négociations difficiles, la conférence climat de l'ONU organisée à Madrid a échoué à trouver un accord sur les règles des marchés carbone internationaux. [OSCAR DEL POZO / AFP]

La COP25 a souligné dimanche lors de sa séance de clôture le «besoin urgent» à agir contre le réchauffement, mais sans parvenir à un accord sur des points essentiels pour répondre à l'urgence climatique et aux appels pressants des militants écologistes.

Au terme de deux semaines de négociations difficiles, la conférence climat de l'ONU organisée à Madrid a échoué à trouver un accord sur les règles des marchés carbone internationaux, dernier volet du manuel d'utilisation de l'Accord de Paris de 2015.

Après une année marquée par des catastrophes climatiques tout azimut, les appels vibrants de millions de jeunes descendus dans la rue derrière la jeune Suédoise Greta Thunberg, et des rapports scientifiques toujours plus glaçants, les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris étaient sous une pression sans précédent pour cette COP25 présidée par le Chili mais délocalisée à Madrid en raison de la crise qui frappe le pays d'Amérique du sud.

Mais au terme de cette conférence qui a débordé de plus de 40 heures son programme initial, tout le monde n'a pas vu dans les textes adoptés dimanche le reflet de cette demande d'actions radicales et immédiates.

Le langage est «tortueux» et le résultat «médiocre»

Le texte final appelle effectivement à des «actions urgentes» pour réduire l'écart entre les engagements et les objectifs de l'accord de Paris de limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C. Mais le langage est «tortueux» et le résultat «médiocre», a estimé Catherine Abreu, du Climate Action Network. «Les principaux acteurs dont on espérait des avancées n'ont pas répondu aux attentes», a déclaré Laurence Tubiana, architecte de l'Accord de Paris, notant toutefois que l'alliance des Etats insulaires, européens, africains et latino-américains, avait permis d'«arracher le moins mauvais résultat possible, contre la volonté des grands pollueurs.»

Le premier texte sur les ambitions présenté samedi par la présidence chilienne avait provoqué une levée de bouclier de ces Etats, forçant à un nouveau round de consultations.

«Aujourd'hui les citoyens du monde nous demandent d'aller plus vite et mieux, que ce soit en matière de finance, d'adaptation, de réduction des émissions», a déclaré la ministre chilienne de l'Environnement Carolina Schmidt.

«Ces discussions reflètent le décalage entre les dirigeants d'un côté et l'urgence montrée par la science et les demandes des citoyens dans les rues», résume Helen Mountford, du think tank World Resources Institute, estimant que l'esprit de l'Accord de Paris n'était plus qu'un «lointain souvenir». Au rythme actuel des émissions de CO2, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle. Et même si les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris respectent leurs engagements, le réchauffement pourrait dépasser les 3°C.

Alors pour tenter de réduire cet écart, tous les Etats doivent soumettre d'ici la COP26 à Glasgow l'année prochaine une version révisée de leurs plans de réductions d'émissions. Mais les deux semaines de discussions ont mis en pleine lumière une division flagrante au sein de la communauté internationale en matière d'ambition.
 

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