Avec la grève des transports de ce jeudi, beaucoup de Français ont opté pour le télétravail pour éviter les bousculades sur les quais. Une solution alternative qui reste très exceptionnelle en dehors des grèves. Pourtant, elle pourrait permettre de protéger le climat et de réduire significativement les émissions de carbone.
Et pour cause. Les dizaines de kilomètres parcourus quotidiennement par les salariés (30 kilomètres en moyenne) représentent une source importante de pollution.
Le secteur des transports, plus gros émetteur de gaz à effet de serre en France, doit principalement cette place peu glorieuse au trafic routier. En France, 70% des salariés se rendent au travail en voiture selon les données de l’Insee.
A titre d’exemple, au sein du groupe industriel français Somfy, basé à Cluses (Haute-Savoie), environ 38 % des salariés télétravaillent, jusqu'à deux jours par semaine. Le groupe a totalisé 4.785 jours de télétravail en 2018, ce qui a permis aux salariés d'éviter de parcourir 170.000 kilomètres, soit une trentaine de tonnes de carbone en moins dans l'atmosphère.
D’autre part, la loi de Transition énergétique encourage les entreprises à simplifier et à démocratiser le télétravail afin de lutter contre la pollution liée aux allers-retours domicile-travail. Depuis le 1er janvier 2018, les entreprises de plus de 100 salariés sont d’ailleurs obligées de mettre en places des plans de mobilité.
Parmi les mesures pouvant entrer dans un PDM, on retrouve ainsi l’aménagement des horaires de travail via le télétravail,- pratiqué par 11% des cadres au moins un jour par semaine en 2017, contre 3% de l'ensemble des salariés, selon une étude de la Dares - mais aussi la promotion du vélo, l’encouragement à l’utilisation des transports publics, ou encore le covoiturage.
Télétravail et productivité
Enfin, l’enquête annuelle de Malakoff Médéric Humanis publiée récemment a montré que 63% des salariés sont favorables à bénéficier du télétravail au lieu d'être en arrêt maladie, si le médecin juge cela approprié.
Une autre enquête, cette fois publiée par le commissariat à l'égalité des territoires, révèle que les personnes qui travaillent chez elles occasionnellement sont moins malades : cinq jours et demi d'arrêt maladie en moins par an. Sans compter que leur productivité augmente de 22%. Un plus donc, pour la santé, la productivité, et la planète.