Se rappeller chaque jour de prendre la pilule contraceptive peut s'avérer contraignant. Mais des scientifiques de l'université américaine MIT ont développé une pilule mensuelle qui pourrait voir le jour bientôt.
Elle n'a, pour l'instant, été testée que sur des cochons. Faite en gélatine, la capsule se dissoudrait dans l'estomac de la patiente et relâcherait une structure en polymère (un ensemble de macromolécules), en forme d'étoile à six branches. La structure s'accrocherait à l'estomac pendant trois semaines et libérerait des hormones synthétiques pour éviter de tomber enceinte.
Deux versions de la pilule ont été testées sur six truies. Les résultats ont montré qu'après vingt-neuf jours, les hormones étaient toujours présentes dans le sang. La pilule quotidienne disparaissait quant à elle au bout de deux jours, selon les scientifiques.
«Des recherches antérieures ont montré que les gens sont plus aptes à penser à prendre des médicaments une fois par semaine ou par mois, plutôt que chaque jour», explique MIT sur son site. Pour les chercheurs, une telle pilule pourrait prévenir des grossesses non désirées qui seraient causées par des erreurs dans l'utilisation quotidienne de la pilule.
D'AUTRES MEDICAMENTS DEVELOPPES
Toujours en phase de test, ce médicament pourrait bouleverser la contraception féminine. «Nous espérons que ce travail, le tout premier exemple de pilule mensuelle ou capsule à notre connaissance, conduira un jour à de nouvelles modalités et options pour la santé des femmes», a déclaré le professeur Robert Langer, sur le site du MIT.
Comme aux Etats-Unis, la pilule reste le moyen contraceptif le plus utilisé par les Françaises, selon une étude du Baromètre Santé 2016 par l'Agence nationale de santé publique.
Auparavant, cette même équipe de scientifiques avaient cherché un moyen de traiter le paludisme et le VIH, avec des médicaments à prise quotidienne. «Une grande partie de ce travail a été financé par la Fondation Bill et Melinda Gates», patron de Microsoft, détaille l'université. «J'espère qu'il existera bientôt des pilules orales, qui dureront longtemps, pour traiter différentes maladies, comme Alzheimer, le sida ou la dépendance aux opioïdes», a confié Robert Langer.