Les bébés ne pleurent pas de la même façon selon leur pays. Les cris des nouveau-nés reproduisent la mélodie de la langue parlée par leurs parents, selon une étude de l’université de Wurzburg, en Allemagne.
Les chercheurs expliquent que l’acquisition du langage commence dans l’utérus de la mère. Dès le troisième trimestre de la grossesse, le fœtus est déjà sensible aux différentes intonations et aux variations de mélodie de la voix maternelle, rapporte cette étude, relayée par le New York Times. C’est ce qu’on appelle la prosodie.
Et chaque nourrisson va utiliser cette prosodie à la naissance pour se familiariser avec les sons qu’il va entendre autour de lui. Bien avant de dire leur premier mot, les bébés écoutent les intonations et les imitent, notamment en pleurant.
aider les médecins à traiter d’éventuels problèmes
Une étude réalisée par une équipe de chercheurs franco-allemands avait déjà étudié ce phénomène en 2009. Les chercheurs avaient expliqué que les bébés français ont un cri dont le pic d’intensité est situé à la fin (mélodie montante) tandis que les bébés allemands pleurent de l’aigu au grave (mélodie descendante).
Aujourd’hui, les chercheurs ont répertorié «environ un demi-million d’enregistrements de [sons de] bébés, venant de pays aussi lointains que le Cameroun et la Chine». A partir de cette base de données, ils peuvent ainsi étudier les premiers babillages des bébés et retracer le développement typique de leurs cris en vue d'«aider les médecins à traiter d’éventuels problèmes à un stade précoce», précise le quotidien new-yorkais.
Les enregistrements des pleurs de bébés malentendants «peuvent aider les médecins et les parents à comprendre comment des problèmes d’audition affectent la capacité des bébés à imiter la langue», souligne le docteur Wermke, chargé de l'étude, en précisant à tous les parents soucieux de bien faire avec leur enfant durant cette phase d'apprentissage, qu'«il faut juste les écouter, passer du temps avec eux, leur fredonner des chansons, les câliner.»