Deux semaines après le rejet de la candidature de Sylvie Goulard, Emmanuel Macron a proposé Thierry Breton, actuel PDG du groupe Atos et ancien ministre de l'Economie, comme nouveau membre français à la Commission européenne.
«Le président de la République a transmis à Ursula von der Leyen, présidente élue de la Commission européenne, sa proposition de nommer Thierry Breton comme membre de la Commission européenne», indique l'Elysée.
Un choix qui a d'ores-et-déjà été approuvé par la future présidente de la Commission. Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen «se sont mis d'accord sur ce profil après une discussion en amont. Si nous proposons ce candidat, c'est qu'il convient», commente l'Elysée. Son portefeuille - politique industrielle, marché intérieur, numérique, défense et espace - restera inchangé.
Ancien ministre de l'Economie
Avec son parcours qui mêle public, privé et politique, ainsi que sa connaissance de l'industrie, Thierry Breton coche en effet de nombreuses cases. «Thierry Breton a des compétences solides dans les domaines couverts par ce portefeuille, en particulier l'industrie et le numérique, car il a été ministre de l'Economie (sous Jacques Chirac) entre 2005 et 2007, avec tutelle sur l'industrie. Il a aussi été pdg de grands groupes industriels et du secteur de la défense (Thomson, France Télécom, Atos) et bénéficie d'une réputation solide d'homme d'action», fait valoir la présidence.
C'est lui qui, appelé à la tête de France Télécom lourdement endetté, avait redressé le groupe en réduisant ses coûts et avait conduit à sa privatisation. Il est aussi Macron-compatible, «aligné» avec les positions du chef de l'Etat. Il s'était rallié à sa candidature dès avant le 1er tour, après le retrait d'Alain Juppé. «C'est aussi un européen convaincu, qui a conduit de nombreux projets franco-allemands», ajoute l'Elysée, en particulier à la tête d'Atos qui a un siège en France et un à Munich.
Le 10 octobre dernier, la candidature de Sylvie Goulard avait été rejetée à une forte majorité par les eurodéputés (82 votes contres, 29 pour et une abstention). En cause notamment, les deux enquêteurs en cours, l'une par la justice française et l'autre par l'office anti-fraude de l'UE (Olaf), sur la participation de Sylvie Goulard à un système d'emplois fictifs au sein du MoDem.
Emmanuel Macron n'avait pas caché sa colère, soulignant «ne pas comprendre» les raisons du rejet de la candidature. Il avait également dénoncé «ce qui s'est joué de ressentiment, peut-être de la petitesse».