Justin Trudeau et son parti ont terminé en tête des élections législatives du Canada. Le Premier ministre va commencer un deuxième mandat. Et trois défis principaux l'attendent.
à court terme, Il doit trouver une majorité au Parlement
Certes, Justin Trudeau et le Parti libéral du Canada (PLC), avec 157 sièges (sur 338), sortent vainqueurs du scrutin fédéral devant le Parti conservateur (121 sièges). Mais ce nombre d'élus ne lui permet pas d'avoir une majorité au Parlement. Son premier travail va donc être de trouver des soutiens au sein de l'hémicycle canadien pour atteindre les 170 sièges nécessaires à l'obtention d'une majorité absolue.
Les négociations devraient donc s'enclencher dès à présent avec les formations arrivées troisième et quatrième du scrutin, respectivement le Bloc Québecois (32 sièges) et le Nouveau Parti démocratique (24 sièges).
«On est prêts à travailler avec n’importe qui, on a seulement dit qu’on ne travaillera pas avec les conservateurs», avait déclaré le chef du NPD, Jagmeet Singh, la semaine dernière. Même son de cloche pour le Bloc Québecois, ouvert à des négociations avec le parti de Trudeau.
Ensuite, Justin Trudeau, qui prendra la tête du nouveau gouvernement, devra nommer ses ministres. Un remaniement par rapport à la mandature sortante est donc à attendre.
Congratulations to @JustinTrudeau on a wonderful and hard fought victory. Canada is well served. I look forward to working with you toward the betterment of both of our countries!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 22, 2019
à moyen terme, regagner en popularité
Cette victoire dans les urnes n'est pas aussi écrasante que celle acquise en 2015. En comparaison, le Parti libéral perd 20 sièges au Parlement et son leader n'est plus aussi populaire ; il ne bénéficie plus de ce que les médias avaient qualifié de «Trudeaumania».
En cause, les deux scandales qui ont perturbé le premier mandat du dirigeant de 47 ans : déguisements du «blackface» (se maquiller la peau en noir pour des soirées) et affaire d'ingérence politique dans une procédure judiciaire.
Le chef conservateur Andrew Scheer a reconnu sa défaite mais a adressé une mise en garde au Premier ministre. «Son leadership est endommagé et son temps au gouvernement va bientôt prendre fin», prédit-il.
à long terme, zéro émission nette d'ici 2050
C'est le grand défi du Parti libéral qui assure dans son programme vouloir arriver à «zéro émission nette de carbone d'ici 2050». Cela signifie que toute émission de carbone doit être compensée par d'autres mesures, par exemple en plantant des arbres. Il compte ainsi en semer deux milliards au cours de la prochaine décennie. Le fils de Pierre Elliott Trudeau (Premier ministre du Canada de 1968 à 1984) veut aussi réduire l'impôt des entreprises qui produisent des «technologies propres».
Car Justin Trudeau, à la tête du dixième pays le plus consommateur de CO2 du monde, termine son premier mandat avec un bilan environnemental controversé. Malgré l'instauration d'une taxe carbone, il n'a pas fait baisser les émissions de gaz à effets de serre. De nombreux Canadiens lui reprochent également la nationalisation d'un pipeline en 2018 pour faciliter l'exportation de pétrole en Asie.