Le gouvernement d’Ouganda a annoncé son intention de relancer le projet de loi «Kill the Gays », qui vise à établir la peine de mort contre les personnes homosexuelles.
Le projet, dont le nom sonne terriblement, avait été initié il y a cinq ans, en 2014. A l’époque, face au tollé de la communauté internationale, le gouvernement du président Yoweri Museveni avait finalement renoncé. De nombreux pays et institutions, dont les Etats-Unis, la Suède, le Danemark, la Banque mondiale […] avaient adopté des sanctions, suspendant notamment leurs aides.
Cette fois, le gouvernement semble déterminé, se disant prêt à faire face aux éventuelles sanctions. «Nous sommes prêts. Nous n’aimons pas le chantage. Bien que nous sachions que cela va irriter nos partenaires, nous ne pouvons pas baisser la tête et nous incliner devant ceux qui veulent imposer une culture qui nous est étrangère», a ainsi souligné à Reuters Simon Likodo, ministre de l’Ethique et de l’Intégrité, cité par The Independant.
Selon le projet de loi, toute personne reconnue coupable de pratique homosexuelle sera passible de la peine maximale, la peine de mort, contre la prison à perpétuité actuellement. «L’homosexualité n’est pas naturelle pour les Ougandais […] Ceux qui commettront ces actes graves seront exécutés», a ajouté le ministre.
Le projet de loi «Kill the Gays», sera présenté au Parlement dans les prochaines semaines et le vote devrait intervenir d’ici à la fin de l’année.
Vivie inquiétude des associations
Face aux intentions du gouvernement, les associations de défense des droits LGBT ne cachent pas leurs inquiétudes. Elles craignent notamment que la loi «attise le sentiment homophobe et les crimes de haine». «Des centaines de personnes LGBT ont été contraintes de quitter le pays et d’autres suivront si cette loi est promulguée », a également indiqué à The Independant Pepe Julian Onziema, responsable de «Sexual Minorities Uganda», qui regroupe plusieurs organisations LGBT.