Il faudra plus que des mots pour mettre fin à la contestation. Alors qu'un dialogue entre 150 habitants hongkongais et la cheffe de l'exécutif, Carrie Lam, a eu lieu le 26 septembre, cela n'a pas empêché les manifestants de retourner dans la rue les jours suivants.
La volonté de poursuivre le mouvement était d'autant plus grande les 28 et 29 septembre que le mouvement des parapluies fêtait ses 5 ans. Un vrai symbole que de célébrer cet anniversaire en faisant face aux forces de l'ordre, alors que le régime communiste chinois aura lui 70 ans le 1er octobre.
La tension était d'ailleurs à nouveau très forte dans le territoire. Des tirs de gaz lacrymogène ont été recensés du côté de la police, quand certains manifestants violents ont répondu par des cocktails molotov et des briques. La violence de la contestation montre que le statu quo imposé par l'exécutif pro-chinois, sans doute pour espérer un essoufflement du mouvement, ne semble pas fonctionner.
Si Carrie Lam a assuré qu'elle assumait la «plus grande responsabilité» de la crise, elle n'a pas annoncé de mesures supplémentaires pour répondre aux revendications qui lui ont été répétées. Depuis l'abandon du projet de loi sur les extraditions, qui avait fait démarrer la contestation, plus aucun pas en direction des manifestants n'a été fait. Ces derniers demandent la démission de Carrie Lam, et des mesures démocratiques comme l'organisation de véritables élections libres.
Il est difficile d'imaginer que la situation évolue véritablement dans les jours ou semaines qui viennent. La Chine, qui dirige Hong Kong depuis Pékin, ne devrait pas montrer de signes de faiblesse dans cette crise alors que des festivités importantes pour le régime sont en cours. Il faudra donc bien s'habituer aux scènes de contestation hongkongaises.