Le temps du dialogue ? Après trois mois de blocage politique à Hong Kong, Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif pro-Pékin, organise une rencontre avec la population le 26 septembre, afin d'écouter les revendications des manifestants.
Ce «grand débat» à la sauce hongkongaise a d'ailleurs remporté un certain succès, puisque plus de 20 000 personnes se sont inscrites pour participer à l'événement. En tout 150 seront tirées au sort pour intervenir. C'est la première fois que l'intransigeante Carrie Lam fera face à la population, alors que sa démission fait partie des principales revendications.
À deux jours du rendez-vous, elle a assuré que «des participants avec des origines et des antécédents différents, avec des positions politiques différentes, pourraient librement exprimer leurs opinions, et même exprimer leur colère». Cependant, certains militants se méfient et craignent un piège politique, assurant que les revendications sont connues de tous, et qu'un dialogue ne les fera pas évoluer.
La peur de dévoiler au public ses opinions politiques peut jouer un rôle dans cette méfiance. À Hong Kong, qui reste un territoire appartenant à la Chine, la liberté d'expression n'est pas aussi développée qu'il n'y paraît. Participer aux manifestations peut entraîner des pertes d'emploi ou des poursuites judiciaires, c'est pourquoi beaucoup de manifestants portent des masques lors des rassemblements. Reste désormais à savoir si cette tentative d'ouverture de la part de l'exécutif aura un véritable impact sur les manifestations des prochains jours.