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Tout comprendre à la crise politique qui touche Donald Trump, l'Ukraine et Joe Biden

Une tempête politique de plus, ou le scandale de trop ? Depuis le 21 septembre, Donald Trump est dans la tourmente en raison de révélations qui l'accusent d'avoir demandé au président ukrainien une enquête sur la famille de Joe Biden, son probable rival à l'élection présidentielle de 2020. Alors qu'il niait, la transcription de l'entretien publiée ce 25 septembre confirme bien la demande du président américain.

Les faits

L'information provient à l'origine du Wall Street Journal, s'appuyant sur les révélations d'un lanceur d'alerte anonyme. Donald Trump aurait profité d'un appel passé à Volodymyr Zelensky, tout juste élu président de l'Ukraine, pour lui demander un service particulier. Alors que la retranscription officielle, publiée dans la foulée de la conversation téléphonique, ne fait état que de félicitations et de coopération entre les deux pays, le président américain aurait en réalité demandé à huit reprises de lancer des enquêtes sur des membres de la famille Biden. 

Ainsi, il y aurait des soupçons de conflits d'intérêts concernant le fils de Joe Biden, Hunter. Ce dernier était membre du conseil d'administration d'une société gazière alors que son père servait comme vice-président des États-Unis. Un avocat de Donald Trump avait d'ailleurs récemment assuré que Joe Biden avait réussi à faire limoger un procureur enquêtant sur la société de son fils. Mais à ce jour, tout cela n'est que supposition, et aucune enquête n'est en cours. 

Après plusieurs jours de bataille, pendant lesquels Donald Trump refusait de publier la transcription complète de l'entretien, il a perdu face à la Chambre des représentants. Une enquête pour exiger cette publication, ce qui pourrait entraîner une procédure de destitution, a été lancée. Le texte montre en effet que Donald Trump a demandé à son homologue ukrainien de lancer l'enquête, et propose même les services de son avocat personnel, Rudy Giuliani, et du procureur général des États-Unis, William Barr. 

Que risque Donald Trump ?

Si l'on a l'impression que plus rien ne peut toucher Donald Trump, tant il croule sous les accusations graves sans aucune répercussion, cette fois-ci les choses pourrait être différentes. Même les démocrates les plus modérés, qui étaient opposés à une destitution du président, estiment que ce scandale est potentiellement le point de non-retour. «Nous avons peut-être bien franchi le Rubicon», a ainsi declaré Adam Schiff, président du comité sur le renseignement au Congrès américain. 

Après plusieurs jours de menace, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, est passé à l'acte. Elle a autorisé l'ouverture d'une enquête officielle préliminaire à une procédure de destitution. Après la publication de la transcription téléphonique, il est probable que la procédure soit effectivement lancée au Congrès.

Si la destitution est validée par un vote à majorité simple à la Chambre des représentants, cela permettrait au Congrès de lancer une véritable enquête sur le sujet, et éventuellement de condamner le président au Sénat. Le chemin est encore très long, mais c'est la première fois depuis le début du mandat de Donald Trump qu'autant de personnalités politiques semblent prêtes à voter le fameux «impeachment». 

QUELLE RÉACTION DE BIDEN ?

Alors qu'il jouait d'abord la carte de l'apaisement, assurant vouloir attendre la vérification des accusations, Joe Biden est rapidement passé à l'offensive. En pleine campagne dans l'Iowa, l'ancien vice-président a ainsi déclaré que «tout ceci apparaît comme un énorme abus de pouvoir», expliquant ensuite que son rival républicain «dépasse les bornes». Si c'est bien Joe Biden, en tête des sondages, qui affronte Donald Trump lors de la prochaine élection présidentielle en 2020, les débats s'annoncent définitivement rythmés.

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