Comme il y a un an, le judo français se retrouve sans sa superstar Teddy Riner, pleinement focalisée sur les JO-2020 à Tokyo. Tous se rangent derrière l'autre collectionneuse d'or Clarisse Agbegnenou pour les Championnats du monde qui se dérouleront aussi dans la capitale japonaise à partir de dimanche.
La jeune femme, vice-championne olympique 2016, triple championne du monde (2014, 2017 et 2018) et quadruple championne d'Europe (2013, 2014, 2018 et 2019) en -63 kg, qui fait figure de locomotive du judo tricolore.
Au-delà de prolonger encore son invincibilité et de marquer un peu plus son territoire à un an de la grand-messe olympique, la N.1 mondiale de sa catégorie deviendra, à 26 ans, la première judoka française quatre fois médaillée d'or mondiale si elle coiffe une nouvelle couronne. Elle dépasserait alors le trio Lucie Décosse/Gévrise Emane/Brigitte Deydier.
Agbegnenou vise un 4e sacre record
«Il est clair et net qu'elle ne vient pas pour l'argent ou le bronze. Je n'ai pas besoin de lui transmettre la culture de la gagne, elle l'a», lance à l'AFP Larbi Benboudaoud, responsable des judokas bleues. La dernière défaite en date d'Agbegnenou remonte à décembre 2017 (en demi-finales du Masters, contre Tashiro), il y a vingt mois.
Dans son sillage, la délégation tricolore féminine a fière allure, avec notamment trois autres médaillées mondiales : Amandine Buchard, Hélène Receveaux et Marie-Eve Gahié, ainsi que deux autres championnes d'Europe, Margaux Pinot et Madeleine Malonga.
Intouchable Japon
Sans Riner, les CV sont nettement moins fournis côté messieurs : seulement deux des huit combattants français sélectionnés sont classés dans le top 20 de leur catégorie. Un seul est monté sur un podium mondial, Axel Clerget, médaillé de bronze il y a un an à Bakou.
Un podium mondial, c'est précisément le seul qui manque au palmarès de Cyrille Maret, médaillé de bronze olympique en 2016 et multiple médaillé européen en -100 kg.
Reste à savoir si cette association entre «anciens possédant l'expérience des grands rendez-vous et jeunes plein de fougue en quête de gloire», comme le Directeur technique national Jean-Claude Senaud décrit l'équipe de France, saura reconquérir le rang de deuxième meilleure nation mondiale, derrière l'intouchable Japon.
En 2017 comme en 2018, les combattants nippons avaient raflé sept des quatorze titres individuels distribués. Illustration de leur efficacité implacable ou presque, seize des dix-huit engagés avaient même obtenu une médaille il y a un an. A onze mois des JO dans la capitale japonaise, nul doute qu'ils ont à coeur de réaffirmer leur hégémonie.