L'ouragan Dorian s'est encore renforcé dimanche pour passer en catégorie 5 selon le Centre national des ouragans américain (NHC) qui met en garde contre une tempête «catastrophique» sur le point de frapper les îles Abacos, aux Bahamas.
Parlant d'un ouragan «très puissant, très dangereux», Ken Graham, directeur du NHC, a insisté sur la menace qu'il faisait peser sur cet archipel touristique des Caraïbes. Il s'agit «d'une situation extrêmement dangereuse pour les Bahamas», a-t-il prévenu sur Facebook.
«Des vents dévastateurs» à près de 280 km/h s'approchaient de l'île, selon le NHC.
«Les gens se préparent depuis mercredi», a expliqué à l'AFP Yasmin Rigby, qui vit à Freeport, à Grand Bahama, rappelant que le souvenir des ouragans Frances et Jeanne (2004) et Wilma (2005) était toujours très présent dans les esprits.
«Pour l'instant, tout est calme dehors. Beaucoup de gens sont déjà dans des abris (...). Certains font des achats de dernière minute».
«Les vents commencent à forcir un peu», soulignait de son côté Lucy Worboys, habitante de la capitale Nassau, ajoutant que la population s'inquiétait d'une montée des eaux car «tout est tellement plat aux Bahamas».
«Très difficile à prédire»
Le Premier ministre Hubert Minnis a multiplié les appels à la population. «J'appelle tous les habitants des Bahamas se trouvant sur le passage de l'ouragan Dorian à évacuer et à se mettre à l'abri», a-t-il tweeté.
L'ouragan devrait ensuite se rapprocher de la côte est de la Floride lundi soir et mardi, mais il est difficile de prévoir avec quelle intensité il va frapper le «Sunshine State».
«Beaucoup de mouvement, très difficile à prédire», avait résumé samedi Donald Trump dans un tweet, soulignant que la Géorgie, la Caroline du Sud et la Caroline du Nord se retrouveraient probablement en première ligne en milieu de semaine prochaine.
Le président américain, qui a annulé le voyage qu'il devait effectuer en Pologne ce week-end, a suivi samedi l'évolution de la situation depuis son golf de Virginie, sur les bords du Potomac, avant de rejoindre Camp David. «C'est l'un des ouragans les plus puissants (...) depuis des décennies. Soyez prudents !», a-t-il lancé.
Le gouverneur de Caroline du Sud, Henry McMaster, a déclaré l'état d'urgence dans son Etat. «La force et le caractère imprévisible de la tempête nous obligent à nous préparer à tous les scénarios», a-t-il souligné.
L'état d'urgence avait déjà été déclaré en Floride et dans une douzaine de comtés de l'Etat de Géorgie. Cette mesure permet de mieux mobiliser les services publics de l'Etat et de recourir si besoin à l'aide fédérale.
Si une forme de soulagement dominait à Miami, les habitants restaient prudents et la distribution par la ville de sacs de sable pour lutter contre les inondations se poursuivait.
Le gouverneur républicain de la Floride, Ron DeSantis, a exhorté la population à «rester vigilante». «Je suis sur mes gardes car cela peut encore évoluer ; dans les 12 ou 24 heures avant que l'ouragan n'atteigne la côte, tout peut changer», racontait David Duque, 30 ans. «Je vis en Floride depuis 15 ans, mieux vaut se préparer que d'attendre sans rien faire».
La Floride, principalement constituée d'une péninsule dans le sud-est des Etats-Unis, se trouve chaque année en première ligne lors de la saison des ouragans.
Avec un relief très plat, le littoral est particulièrement menacé par une montée des eaux. Le centre des terres se caractérise également par de faibles altitudes. Pour les habitants, la principale menace est donc les inondations.
Les dernières projections éloignent la perspective de dégâts majeurs au niveau de la station balnéaire de West Palm Beach où M. Trump possède son célèbre club de golf de Mar-a-Lago, qu'il surnomme sa «Maison Blanche d'hiver».
Selon un officier coordonnant les secours, 12.000 soldats se trouvent actuellement en Floride en attendant l'arrivée de Dorian. L'aéroport d'Orlando, où atterrissent les touristes voulant visiter Disney World, prévoit de fermer à partir de 06H00 GMT lundi matin.