Depuis l'élection de Donald Trump, la relation entre l'Iran et les pays occidentaux s'est progressivement dégradée. Au centre des tensions : l'accord sur le nucléaire iranien, dont le président américain s'est retiré quelques mois après son arrivée au pouvoir.
des années de négociations pour rien ?
En 2015, l'Iran signe avec les États-Unis, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Chine un accord pour retirer progressivement les sanctions contre leur pays, autoriser les entreprises étrangères à revenir sur leur sol, en échange d'un contrôle de leur programme nucléaire. Dans une situation économique tendue, les Iraniens avaient grand espoir que l'accord leur permettrait de renverser la vapeur, même si certaines branches dures du pouvoir, symbolisées par les Gardiens de la Révolution, y étaient opposées. Alors salué par tout le monde, y compris par l'ONU, l'accord sera constamment critiqué par Donald Trump pendant sa campagne présidentielle.
Allant au bout de son idée, le nouveau président des États-Unis annonce le retrait définitif de son pays de l'accord en mai 2018, et le retour des sanctions. Les entreprises, qui commençaient à s'installer, à l'instar de Total, sont obligées de faire machine arrière. L'Iran, devant le retour d'une grave crise économique, annonce en 2019 l'enrichissement de son uranium au-delà des limites de l'accord, mettant ainsi en pause indéterminée l'accord de 2015.
L'europe, un pouvoir annihilé par les États-Unis
L'un des reproches que fait l'Iran à l'Europe est de ne pas avoir soutenu l'accord en contournant les sanctions imposées par les États-Unis. Si l'Union Européenne a tenté de mettre en place une plateforme de troc afin d'y parvenir, le système n'a jamais réellement fonctionné.
Face à cette impuissance, la France ou le Japon ont déjà tenté de jouer les médiateurs entre l'Iran et les États-Unis, en se rendant sur place pour discuter avec Hassan Rohani notamment. Cependant, rien n'a permis d'améliorer la situation pour le moment. Pire encore, un tanker britannique a été «confisqué» par les Gardiens de la Révolution le 18 juillet dernier, preuve que le dialogue entre l'Iran et les Occidentaux n'est pas au beau fixe.
Une partie d'échecs
Depuis le début de la crise internationale, les déclarations de l'Iran et des États-Unis ont été de plus en plus virulentes, au point de se transformer en actes. Dans des scénarios dignes de films d'espionnage, les deux pays se répondent tour à tour. Les premiers à utiliser des armes militaires dans ce contexte ont été les Iraniens, en abattant un drone américain qui, selon eux, volait dans leur espace aérien. Donald Trump avait alors commandé une frappe ciblée sur des installations militaires en riposte, avant de se raviser. D'autres sanctions ont, en revanche, été annoncées, ciblant avant tout les hauts gradés des Gardiens de la Révolution.
Dans la foulée, des cyberattaques sont venues des États-Unis, un drone potentiellement iranien a été abattu par un sous-marin américain, et les Gardiens de la Révolution ont annoncé le démantèlement d'un réseau de la CIA en arrêtant 17 personnes, dont certaines ont été condamnées à mort. Cette escalade diplomatique et militaire inquiète à l'étranger, d'autant que les dirigeants iraniens comme Donald Trump ne sont pas des personnalités connues pour être ouvertes à la discussion dans ces situations.