Il y a cinquante ans jour pour jour, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins alunissaient sous les yeux ébahis de millions de téléspectateurs du monde entier, devenant de véritables légendes. Ce que l'on sait moins, c'est qu'une femme se cache derrière cet exploit.
Et pourtant, sans Margaret Hamilton, la mission aurait viré au désastre : cette mathématicienne chargée de développer le système de guidage embarqué à bord d'Apollo 11 avait en effet pris soin d'intégrer un logiciel de priorisation, empêchant ainsi le module de s'écraser sur le sol lunaire.
Première femme programmatrice
Née en 1936, la jeune femme originaire du Midwest a décroché un Master en Mathématiques et Philosophie à l'université du Richmond à l'âge de 22 ans. Deux ans plus tard, elles est embauchée comme programmeuse à la prestigieuse Massachussets Institute of Technology (MIT), dans le service chargé de développer les programmes de prévisions météo. Elle sera très vite remarquée pour ses compétences et enrôlée dans les missions Apollo, devenant la première femme à devenir programmatrice de ce projet d'envergure.
Elle passera des nuits entières et ses week-ends au laboratoire, y emmenant même sa fille Lauren âgée de 4 ans. La jeune mère célibataire a même été plusieurs fois critiquée pour avoir laissé sa fille dormir à même le sol. «Les gens me disaient : 'Comment pouvez-vous quitter votre fille ? Comment pouvez-vous faire cela ?'», racontait-elle au magazine Wired.
Un jour, alors que la fillette jouait avec le clavier d'un simulateur d'atterrissage, un message d'erreur est apparu. «Et si les astronautes faisaient la même chose ?», s'est-elle demandée, comme elle l'a expliqué bien des années plus tard dans une conférence. Ses directeurs, eux, n'envisagent pas cette possibilité mais Margaret Hamilton décide tout de même d'implanter la priorisation des tâches.
C'est grâce à cette manipulation que, le 21 juillet 1969, les trois astronautes ont pu alunir alors que quelques secondes plus tôt, les ordinateurs étaient submergés d'informations contradictoires. La correction du code avait permis à la machine de donner la priorité aux fonctions d'atterrissage.
Margaret Hamilton a été récompensée il y a trois ans seulement par le président Obama, qui l'a décorée de la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction pour un civil.