Que l'accord de Paris semble loin. Une étude sur l'énergie, dévoilée le 11 juin par l'entreprise pétrolière britannique BP, met en avant une augmentation de 2% des émissions de CO2 dans le monde en 2018. C'est la hausse la plus importante depuis 2011.
Sans surprise, ces chiffres sont corrélés à ceux des émissions de CO2 des énergies fossiles (essence, gaz, pétrole), qui avaient augmenté de 2,7% en 2018. Or, si la volonté de réduire le réchauffement de la planète à 1,5 degré d'ici à 2030 est sérieuse de la part des pays signataires de l'accord de Paris, les émissions doivent avoir chuté de 45% avant cette date par rapport à la situation de 2010.
D'autre part, les experts de l'ONU ont récemment expliqué qu'il serait possible d'atteindre malgré tout l'objectif, en cas de modification drastique des modes de consommation énergétique. Une évolution qui n'est pas en marche, alors qu'on observe une augmentation de la consommation de charbon, pourtant en baisse entre 2014 et 2016.
« Il y a un décalage de plus en plus grand entre l’exigence d’actions contre le changement climatique dans nos sociétés et les progrès réalisés en la matière, avec une demande d’énergie et une hausse des émissions carbone au plus haut depuis des années », souligne Spencer Dale, économiste en chef de BP. Selon l'étude, l'inquiétude n'est pas seulement climatique. Car plus les solutions tardent à se mettre en place, plus elles devront être efficaces, et donc coûteuses. Reste à voir si le réalisme économique à long terme des entreprises des secteurs polluants sera suffisant pour endiguer l'inexorable augmentation des émissions de gaz à effet de serre.