Vian, 28 ans, et Jelan, 24 ans, deux Yazidies, ont été fait prisonnières par Daesh en 2014. Vendues dans un marché aux esclaves de Raqqa, elles ont vécu l’enfer pendant quatre ans. Désormais réfugiées dans un camp du kurdistan irakien, elles ont dénoncé dans le journal belge L’Echo la violence des femmes jihadistes.
«Les femmes de Daesh étaient souvent pires que les hommes», témoignent-elles. Violentes, «elles frappaient encore plus fort (si je pleurais), et m’accusaient d’être infidèles», témoignent Jelan, capturées lors des massacres de Sinjar, où femmes et enfants étaient emmenés pour être convertis à l’islam, tandis que les hommes se faisaient assassiner. «Je suis restée prisonnière de ces femmes pendant un an. Quand leur mari s’est fait tuer, elles m’ont revendue».
Pour Pari Ibrahim, néerlandaise fondatrice de la fondation Free Yezidi, le témoignage des ces anciennes prisonnières doit être pris en compte dans le débat actuel sur le retour dans leurs pays d’origines des femmes jihadistes. «Les femmes de Daesh ont adhéré et contribué aux faits les plus atroces», explique-t-elle. Et d’en décrire certaines faire prendre une douche aux esclaves sexuelles de leurs maris et les maquiller, avant de les emmener se faire violer.
«Les femmes et les hommes de Daesh croient qu’ils ont le droit de régner sur le monde», poursuit-elle. «Ils n’ont qu’un regret : celui d’avoir perdu la guerre. S’ils le pouvaient, ils recommenceraient».
les femmes jihadistes, «une menace de taille» pour l'ONU
Des propos confirmés par les Forces démocratiques syriennes, qui rapportaient en mars, lors des derniers instants du groupe terroriste, que «des femmes nous (disaient) qu’elles allaient reconstruire Daesh et que leurs enfants (voulaient) faire la guerre contre nous». Dans un rapport publié en février, le conseil de sécurité des Nations unies se rangeait à cette crainte, en décrivant les «femmes radicalisées» comme pouvant «constituer une menace de taille».
En France, la question du retour des enfants de jihadistes et de leurs mères est particulièrement disputée depuis quelques temps. Des avocats de familles multiplient les démarchent administratives et les signalements pour obtenir leur rapatriement. Les autorités ont indiqué qu'elles procéderaient «au cas par cas» pour les plus jeunes, mais que les adultes devaient être jugés et emprisonnés là où ils se trouvent.